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Channel: Regard sur la pêche et l'aquaculture "Aquablog"
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Sea Shepherp, champion de la biodiversité marine !

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Biodiversité marine. Pêcheurs coupables et victimes !

L’Agence des aires marines protégées lance un Appel à projets de recherche sur les impacts de l'homme sur les habitats naturels côtiers...

Ce week-end, le Columbus, navire ambassadeur de l’ONG Sea Shepherd a fait le scoop dans les médias vendéens... Il fallait bien tout ce binz afin que l’hivernage du bateau pirate (armé par le skipper Jean-Yves Parlier) ne passe pas inaperçu dans le port de plaisance de Saint-Gilles-Croix-de-Vie !

Illustration : copie d'écran de la page "Saint-Gilles-Croix-de-Vie" sur Ouest France

En escale à Port Joinville, les pêcheurs de l’Île d’Yeu ont « chaleureusement » reçu l'Ambassadeur de Sea Shepherd. Pour les marins-pêcheurs, cette escale était une provocation. Sea Shepherd et son « Captain Watson » sont les symboles de toutes les tempêtes médiatiques qu’affrontent régulièrement les professionnels de la mer.

En 2009, les pêcheurs de l’île d’Yeu ont été sévèrement touchés par ces campagnes de communication simplifiées à l’extrême, notamment à propos de la pêche du requin taupe.

Un entartage de marins qui se transforme en campagne publicitaire !

« Quelques œufs, de la farine et une haussière coupée. Bref, un entartage de marins. Même pas les plumes et le goudron ! » Mais suffisamment pour alerter les médias, déchaîner les foules, engranger quelques adhésions supplémentaires. Le justicier et super héros de Sea Shepherd débarque sur nos côtes… Comme d’autres, il médiatise à outrance sur le thon rouge, la baleine, le phoque, le requin… Que ces espèces fassent vivre des communautés de pêcheurs artisans depuis des siècles et que ces pêches soient enracinées dans leur culture importe guère. Il faut trancher net en faveur de l’animal au détriment de ces formes ancestrales de rapport des hommes avec la nature. Peu importe au passage que l’espèce soit devenue pléthorique au risque de mettre en danger certains écosystèmes (cas du phoque dans les eaux canadiennes, du thon rouge sur le littoral méditerranéen…) ou que sa capture permette localement à une communauté de pêcheurs de subsister (cas du requin taupe sur l’île d’Yeu). Rentrer dans l’histoire, la culture, les spécificités régionales, bref tout ce qui fait la vraie vie, serait trop complexe pour des messages médiatiques lapidaires et des actions d’éclat à échelle « planétaire ».

Extrait de l’article de l’Encre de Mer : La pêche : une cible médiatique facile et rentable…


Manifestation des pêcheurs de l'Île d'Yeu, victimes de l'interdiction du requin taupe en 2009 (photo de Jean Groc)

Manipulation de masse...

Paul Watson. L’homme aux méthodes expéditives dont les vidéos de ses assauts spectaculaires sur les baleiniers japonais dans l'Antarctique ont fait le tour du monde, n’aurait-il pas apprécié l’accueil des pêcheurs de l’Île d’Yeu ?

Illustration : Copie d'écran du Compte Facebook de l'Onge Sea Shepherd France

Des œufs et de la farine maculant le pont d’un navire ! Une occasion rêvée de montrer à la face du monde qu’il avait débusqué sur une toute petite île française des pilleurs de la mer...

Message facebook (1) : « Je me suis battu toute ma vie contre des pêcheurs. Pas seulement des pêcheurs, mais contre tous ceux qui enfreignent les lois et agissent de façon contraire à l'éthique, ceux qui croient qu'ils ont le droit de piller la mer sans égard au bien-être des générations futures.

Ils sont assez faciles à identifier car ce sont généralement ceux qui sur la défensive se mettent en colère, ceux qui menacent par la violence les défenseurs de l'environnement... »

En quelques mots, le « Captain Watson » a retourné la situation à son avantage. Il explique à tous ces fans que l’hostilité à l’égard du Columbus, jette la suspicion sur ces pêcheurs. Il laisse entendre « qu'ils ont quelque chose à cacher » et que, « peut-être, ils pratiquent une pêche illégale ».

De quoi « chauffer » tous les fans qui se sont ensuite déchainés sur la planète monde du réseau social...

Jean-Yves Terlain et tout l’équipage du Columbus peuvent voguer en toute sérénité, ils ont obtenu la sympathie, le soutien et l’encouragement de dizaines de milliers d’internautes partout dans le monde, des internautes prêt à lyncher pour la bonne cause de leur mentor... Vraiment minable !

Des ambassadeurs de la biodiversité marine !

Après l’humanitaire, Jean-Yves Terlain, capitaine de Columbus, est passé sous pavillon environnemental, le panda de WWF, puis la tête de mort de Sea Shepherd : « Après quatre années au contact des cétacés du sanctuaire pelagos et au terme du contrat d'affrètement de son navire par le WWF France, Jean-Yves Terlain nous a proposé de mettre son bateau au service de Sea Shepherd parce qu'il estime que nous sommes "la plus performante des organisations concernées par les problèmes de protection de la biodiversité marine". » Selon Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France. (2)

Un skipper, des skippers ont obtenu le titre d’ambassadeur de la protection marine auprès d'Onge ou d'institutions les plus diverses, suite à leurs exploits dans les courses transatlantiques... Filer sur les océans et devenir les portes drapeaux de la cause océanique, des chantres de la diversité biologique marine...

Que peuvent-ils expliquer aux enfants sur la biodiversité marine ? Que tout crève le long des côtes françaises... (3) Que les ports de plaisance... Que le nautisme est une industrie parmi les plus polluantes... En Vendée, vont-ils aller supporter les opposants au projet de port de plaisance à Brétignolles qui défendent toute une zone humide ? (4) Bref qu’ils ne sont ni plus ni moins que les ambassadeurs de la destruction de la biodiversité marine...

Depuis les années 1970, tous ces skippers ont accompagné le développement du nautisme en France. A l’origine de ces immenses parking de bateaux (à flot) sur tout le littoral atlantique et méditerranéen... Autant de marinas au service de l’industrie touristique, qui sont de véritables désastres écologiques : destruction des zones humides littorales, bétonnage des côtes, clapage des boues de dragage en mer, laminage des herbiers marins,...

Biodiversité marine, l’Agence des aires marines protégées veut en savoir plus

Appel à projets de recherche : étude des pressions et impacts des activités humaines sur les habitats benthiques côtiers pour la mise au point d’indicateurs et de protocoles de surveillance de l’état écologique de ces habitats.

Ancre posée dans un herbier dans la mer d'Iroise (Crédit Aires marines protégées)

L'Agence des aires marines protégées lance un appel à projet "étude des pressions et impacts des activités humaines sur les habitats benthiques côtiers pour la mise au point d’indicateurs et de protocoles de surveillance de l’état écologique de ces habitats".

Cet appel à projets a pour objectif de soutenir au minimum un projet visant la mise au point de d’indicateurs et de protocoles scientifiques  pour suivre et évaluer l’état écologique d’un ou plusieurs habitats benthiques infralittoraux soumis à des pressions spécifiques, dans les eaux françaises métropolitaines.

Les projets proposés devront se focaliser sur un couple habitat-pression, dans un ou plusieurs sites comprenant à la fois un habitat naturel marin et une pression physique, biologique et chimique s’exerçant sur cet habitat. Ceci permettra d’étudier finement la réponse de l’habitat à la pression et/ou aux sources de cette pression (activités humaines). Les méthodes et les indicateurs mis au point dans le cadre du projet devront être suffisamment génériques pour être transposables et applicables à l’évaluation de l’état écologique du ou des habitats concernés en dehors de la zone d’étude, et être utilisables dans le cadre de la DCSMM ou de la gestion des sites Natura 2000 et dans la mesure du possible être accessibles aux gestionnaires d’aires marines protégées.

Le ou les sites d’étude proposés devront se trouver, au moins partiellement, à l’intérieur d’un ou plusieurs sites Natura 2000 en mer (ZSC) et/ou d’un Parc naturel marin, et porter sur un habitat bénéficiant d’un statut de protection (DHFF, convention de mer régionale…).

Dossiers à transmettre pour le 31 décembre 2014.

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