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Channel: Regard sur la pêche et l'aquaculture "Aquablog"
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News de la pêche dans le monde (6) : Afrique, Asie, Amérique et Océanie

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L'évolution du trafic maritime mondial révélée par satellite



Cette carte n'est pas extraite de l'étude de Jean Tournadre, mais d'un dossier cartographique de Vox

Le trafic maritime a connu une croissance sans précédent depuis le début des années 1990. C'est la principale conclusion d'une étude publiée par l’Ifremer dans le journal Geophysical Research Letters, reposant sur l’analyse de 20 ans de données satellite. L'océan Indien connaît l’augmentation la plus marquée, avec une hausse du trafic de l'ordre de 300% en 20 ans.

Source : Ifremer

« Le trafic maritime est la cause principale de pollution atmosphérique en océan ouvert. Ainsi sur la route Sri Lanka-Sumatra-Chine, une des plus fréquentée au monde, la concentration atmosphérique en NO2 mesurée par satellite a augmenté de 50% entre 1997 et 2010. En pleine mer, les bateaux constituent le vecteur majeur de pression anthropique sur le milieu, que ce soit en terme de pollution atmosphérique et sonore (important pour les mammifères marins notamment), ou d'impact sur les écosystèmes. Il est donc primordial de pouvoir quantifier aussi précisément que possible l'évolution du trafic. Notre étude est la première qui présente un état des lieux mondial de la navigation maritime sur une longue période » explique l’auteur de la publication, Jean Tournadre, chercheur au Laboratoire d’Océanographie Spatiale du centre Ifremer Bretagne à Brest.

Ce niveau d'analyse a été rendu possible grâce à l’altimétrie satellite, technique radar habituellement utilisée pour mesurer par satellite le niveau de la mer, les courants océaniques et la topographie du fond de l’océan. « Pour étudier les icebergs, nous utilisons déjà une méthode similaire de traitement des données de missions altimètriques passées et présentes. Nous avons réalisé que nous pouvions aussi utiliser ces données altimètre pour analyser l'évolution du trafic des navires et donc de la pression anthropique sur l'océan, » souligne Jean Tournadre.

Une hausse du trafic qui s’accélère Sur la période 1992-2012, l’analyse des données de 7 satellites montre une forte augmentation du trafic maritime: « La densité de bateaux, c'est-à dire leur présence en mer, a pratiquement quadruplé. La pression s’est particulièrement accrue dans l’océan Indien, notamment dans le golfe du Bengale et la mer d’Arabie et dans les mers de Chine » constate le chercheur.

Dans les autres bassins, en particulier l’Atlantique nord, le Pacifique nord et la Méditerranée, la hausse est certes moins forte mais reste comprise entre 100% et 200%. Toutes les routes maritimes (même celle des bateaux de croisière entre l'Europe et les Caraïbes) connaissent une croissance significative. Seule exception le large de la Somalie, où la piraterie a pratiquement stoppé le trafic depuis 2006. « Les données satellites permettent une analyse fine de l'évolution de la densité de bateaux. Ces données illustrent également le changement du rythme de croissance de l'ordre de 6 % entre 1992 et 2002, jusqu'à 8% à 10% par an entre 2002 et 2012, ainsi que la quasi stagnation durant la crise économique de 2008-2009 », remarque Jean Tournadre.

Agroalimentaire. Des allers-retours en Chine pour Saint-Jacques ou boyaux



Des boyaux de porc français expédiés au bout du monde pour y être découpés, puis qui reviennent chez nos charcutiers. Des coquilles Saint-Jacques qui font le même trajet pour un simple lavage. Fou ? Explications.

Source : Ouest France par Patrice Moyon 

Les arrière-cuisines de la mondialisation réservent d'étonnantes surprises. Exemple avec ces porcs élevés et abattus en Europe, mais dont les intestins sont expédiés à l'autre bout du monde par bateaux. Préparés et calibrés dans des usines chinoises, ils reprennent la mer, quelques semaines plus tard, pour « habiller » chipolatas et andouillettes françaises.

« Les Chinois font ce que nous ne sommes plus capables de faire pour des raisons de coût de main-d'oeuvre », explique l'un des rares industriels qui a accepté de s'exprimer sur le sujet. Mais ce n'est pas la seule explication. « Sur certains métiers, comme celui-ci qui exige de la minutie, le travail n'est pas automatisable et cela peut rebuter. Je ne suis pas sûr qu'on pourrait aujourd'hui recruter. »

Plus récemment, le cas de Celtarmor a fait beaucoup de bruit dans les médias et sur Internet. Certaines de ses coquilles Saint-Jacques pêchées en Bretagne sont décortiquées puis envoyées en Chine pour être lavées avant de revenir pour être garnies dans des plats cuisinés. Le directeur de l'entreprise a, depuis, nuancé l'information, précisant que cela relevait de l'exceptionnel.

Assiste-t-on à un vaste mouvement de sous-traitance, voire de délocalisation de l'industrie agroalimentaire ? À FranceAgrimer, l'organisme qui collecte l'ensemble des données françaises, on dit avoir peu d'informations. Dans le secteur des produits de la mer, c'est en tout cas déjà une réalité. Des poissons congelés sont débarqués de bateaux européens dans les ports chinois. Préparés en filets, ils sont ensuite vendus à des centrales d'achat. Ou livrés à des spécialistes des plats cuisinés européens pour leurs préparations.

Coût dérisoire du transport

(...)

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12 Décembre 2014

Pollution des océans : une première estimation globale des plastiques flottants



Publiée dans le journal PLoS ONE le 10 décembre, une étude coordonnée par l'institut 5 Gyresà laquelle l'Ifremer est associée, révèle que l'ensemble de la pollution de la surface des océans est évaluée à 5,25 mille milliards de particules, soit 269 000 tonnes de plastique. Cette étude, la plus complète à ce jour, compile les résultats de 6 ans de travaux et prélèvements effectués sur une distance parcourue de 50 000 milles nautiques. Grâce à cette première estimation globale de la pollution par les plastiques flottants, l'équipe internationale impliquée dans le projet a pu conclure que les plastiques et microplastiques sont présents sur l'ensemble de l'océan mondial.

Source : Ifremer

Initiée par le Docteur M. Erikssen de l'institut 5 Gyres et associant des équipes de 6 pays, dont la France à travers la participation de l'Ifremer, cette étude avait pour objectif de disposer de données sur l'ensemble de l'océan mondial afin d'évaluer l'importance de la pollution par les plastiques et les risques associés.

Les chercheurs ont assemblé, modélisé et analysé les données issues de 24 campagnes océanographiques réalisées ces 6 dernières années. Ils ont utilisé des filets de surface pour l'étude des microplastiques et l'observation visuelle pour les plastiques de plus grande taille.

D'après leurs résultats, toutes les zones océaniques, y compris les plus éloignées, sont touchées. Si les densités de plastiques dans les zones de convergence ou gyres océaniques1 sont plus faibles qu'attendues ou décrites précédemment, les zones côtières, notamment la Méditerranée, sont très affectées.

Les chercheurs en concluent que les zones de convergence océaniques ne sont pas des zones d'accumulation permanentes mais des lieux de transfert, de transformation et de redistribution des plastiques flottants en raison des phénomènes de dégradation par divers mécanismes et des mouvements des eaux.

Martine Thiel, co-auteur des travaux, précise : "on aurait pu s'attendre à des quantités plus importante de particules de petites tailles mais de manière surprenante, l'étude montre qu'elles représentent 90 % du nombre total des plastiques flottants mais seulement 10 % du poids total, c'est 100 fois moins qu'attendu.".

Markus Erikssen indique que "malheureusement, avec une répartition mondiale, les effets de ces particules touchent tous les écosystèmes océaniques, y compris les organismes marins notamment les filtreurs, le zooplancton et les organismes vivants dans les sédiments. Ils peuvent également concentrer les polluants organiques et altérer le fonctionnement des chaînes alimentaires".

Francois Galgani de l'Ifremer, co-auteur des travaux, précise que "ces plastiques flottants peuvent favoriser un transport d'organismes marins sur des longues distances avec des conséquences très mal connues à l'heure actuelle".

L'institut 5 Gyres dont les actions sont basées sur des travaux de recherche, encourage l'industrie à maîtriser l'ensemble du cycle de leurs produits. En lien avec des agences gouvernementales, des associations et les compagnies responsables, 5 Gyres veut favoriser les polymères biodégradables. " Il paraît essentiel de favoriser l'utilisation de produits innovants pour le remplacement des objets à usage unique. La bonne nouvelle est que l'arrêt des apports permettrait une dégradation dans le temps des plastiques présents et la diminution du problème. Il est temps de traiter ce problème à la source afin d'entrer dans une démarche de restauration et de responsabilité " précise Marcus Erikssen.

1. Les gyres océaniques sont de gigantesques tourbillons d'eau océanique de surface formés par les courants marins.

Pour en savoir plus sur 5 Gyres Institute

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Productivité des pêcheries dans le monde


World fisheries yield

Commercial fishing is an interesting modern link back to certain key aspects of the pre-agricultural economic paradigm. Nobody owns the ocean and nobody owns the fish it contains. Unfortunately, when you combine this traditional approach to property rights with state-of-the-art technology, you get a tragedy of the commons — everyone grabs as much fish as they can, and the long-term productivity of the fishery declines. This UN Environmental Program map of global fishing yields shows that we are pulling an awful lot of fish out of most coastal waters. At the same time, the average depth is falling as the most promising fisheries fall prey to overfishing. The good news is that policy solutions are available and, where implemented — as in many US fisheries— they are working.

Carte extraite du document de Vox : 38 maps that explain the global economy by Matthew Yglesias on August 26, 2014

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Quand les pêches artisanales font de la résistance



Maison de la Mer - CCSTI Lorient

Le lundi 24 novembre 2014, conférence organisée dans le cadre des "lundis de la mer".

Cette présentation, qui s’appuie sur une thèse de doctorat en géographie (soutenue à l’Université de Nantes en 2011), propose un regard critique sur un mouvement international de résistance propre au secteur halieutique.

Appréhendé comme une des composantes constitutives de la mouvance altermondialiste, ce mouvement transnational contestataire de pêcheurs artisans et de travailleurs du poisson (fishworkers) est étudié sous plusieurs aspects :
  • le système d’acteurs en place : il s’agit ici de présenter succinctement une typologie de la multitude d’acteurs qui compose ce mouvement de résistance ;
  • les stratégies mises en œuvre : cette seconde partie s’intéresse aux discours proférés, aux idéologies mobilisées ainsi qu’aux modes d’actions utilisés par les militants ;
  • les dynamiques historiques traversées : autrement dit, les principales étapes qui jalonnent la (courte) existence de cette contestation artisanale halieutique depuis une trentaine d’années.
Nous conclurons cette présentation sur les enjeux actuels, les perspectives et les pistes d’action auxquels est aujourd’hui confrontée cette altermondialisation halieutique…

Par Julien NOEL, géographe, Maitre de Conférences contractuel, Université d'Angers, ESO UMR 6590-CNRS

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Suite de la revue de presse :  Novembre 2014

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