Au moment où la France va ratifier la convention n°188 de l'OIT relative au travail dans la pêche...
La liberté au prix d’un travail dur et éprouvant à bord des bateaux de pêche...
La liberté de populations pauvres, volée par des armateurs sans scrupule, des esclavagistes...
A bord du chalutier « Le Sainte Marie de la Mer »
Documentaire de Cyril Badet (France – 2014 - 34’)
Le chalutier le Sainte Marie de la mer, appareille pour une campagne d’une semaine à pêcher le maquereau et la sardine au large du Tréport. La vie des marins à bord et leur travail, dur et astreignant y est filmé tout au long du processus de pêche, de la plongée des filets jusqu’à la vente aux mareyeurs. Le travail est physique parfois dangereux mais les marins aiment ce boulot... La liberté du métier... Cyril Badet a capté, avec beaucoup de précisions, les gestes de chaque marin ainsi que les mouvements qui lient les membres d'équipage dans une chaine de production solidaire... Ce travail en équipe dans un espace exigu... avec tous ses dangers... Attention ! Pas de rupture de coordination... Pas de fausse manœuvre !
La France va ratifier la convention n°188 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) relative au travail dans la pêche... Cette ratification intervient au moment où des associations dénoncent le travail forcé dans la pêche partout dans le monde... En Asie comme en Europe... Adopté en 1ère lecture par l'Assemblée nationale le 19 mars 2015, le projet de loi autorisant la ratification attend la signature des sénateurs...
Public Sénat : Les dessous de la mondialisation dans la pêche
A l'heure de la globalisation, cette série documentaire vise à éveiller les consciences des citoyens sur les dessous de fabrication des produits et services de grande consommation. Des enquêtes inédites sur les dessous de la mondialisation avec les enjeux, mais aussi les conséquences sanitaires économiques et environnementales, des produits que nous consommons : crevettes en Equateur, fleurs en Ethiopie, call center en Inde...
Thaïlande, les damnés de la pêche
Un documentaire réalisé par Florence Morice. Durée : 29 minutes
Ce documentaire raconte l'histoire d'un esclavage moderne dont nous, consommateurs, nous rendons parfois complices sans même le savoir.
L'industrie de la pêche thaïlandaise est une industrie florissante essentiellement tournée vers l'exportation. Elle a rapporté plus de 5 milliards d'euros au royaume en 2012. Mais, derrière, se joue un drame humain. Celui de milliers d'immigrés en majorité birmans, le plus souvent clandestins qui fuient la précarité économique et politique de leurs pays avec l'espoir de trouver un emploi bien payé de l'autre côté de la frontière. Vulnérables dans leur exil, les clandestins birmans, sont souvent la cible d'un trafic d'êtres humains tenu par une mafia bénéficiant de complicités au sein des autorités Thaïlandaises.
L'industrie de la pêche thaïlandaise est une industrie florissante essentiellement tournée vers l'exportation. Elle a rapporté plus de 5 milliards d'euros au royaume en 2012. Mais, derrière, se joue un drame humain. Celui de milliers d'immigrés en majorité birmans, le plus souvent clandestins qui fuient la précarité économique et politique de leurs pays avec l'espoir de trouver un emploi bien payé de l'autre côté de la frontière. Vulnérables dans leur exil, les clandestins birmans, sont souvent la cible d'un trafic d'êtres humains tenu par une mafia bénéficiant de complicités au sein des autorités Thaïlandaises.
Pris au piège, les birmans sont embarqués de force sur des bateaux de pêche, retenus en mer des mois, des années parfois. A bord des chalutiers ils sont souvent victimes de maltraitance, battus, forcés à travailler 24h sur 24h, exécutés parfois. Aucune pression internationale n'est suffisante pour contraindre le royaume Thaïlandais à agir contre ce trafic d'être humains.
Selon un proverbe birman " qui échappe au tigre rencontre le crocodile ".
Procédure législative
En avril 2014, Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, présente un projet de loi autorisant la ratification de la convention n° 188 de l'Organisation internationale du travail relative au travail dans la pêche.
La Convention n° 188 sur le travail dans la pêche, dont l'élaboration et l'adoption par l'Organisation internationale du travail ont été soutenues par la France, complète la convention du travail maritime adoptée en 2006. Elle confirme une évolution majeure en matière de normes internationales du travail maritime pour les gens de mer et les pêcheurs. La pêche et la navigation maritime commerciale seront les premiers secteurs à disposer au niveau mondial d'un ensemble complet de normes couvrant tous les domaines du droit social.
En la ratifiant, la France sera le premier pays européen à contribuer à l'entrée en vigueur d'une convention qui s'inscrit dans une logique de développement durable en instaurant, dans le domaine de la pêche maritime, des mécanismes de respect de la norme sociale. Tout comme la convention sur le travail maritime de 2006, qui vient d'entrer en vigueur, la France espère que la convention n° 188 sera largement ratifiée.
En février 2015, Chantal Guittet dépose le Rapport n° 2589 lié au projet de loi...
Extrait...
Le métier de pêcheur est un métier dangereux et soumis à de nombreux aléas. En dépit de ces caractéristiques intrinsèques, il est traditionnellement moins bien protégé par les règlementations nationales et internationales. Cela tient à l’extrême hétérogénéité de ce secteur et à sa spécificité.
Il est aujourd’hui urgent d’améliorer la régulation internationale du travail dans le secteur de la pêche pour répondre à un double impératif : celui d’assurer un niveau de protection minimum à des métiers très exposés (1) ; et celui de disposer de règles communes, seules garantes d’une concurrence juste dans un secteur mondialisé (2).
A bord du "Mariette le Roch" pour une pêche de l'extrême
A bord, ils sont 14 hommes. Pendant un mois, ils endurent des conditions de travail dantesques. Au grand air, mais coupés du monde, ballottés par une mer souvent inhospitalière et exposés aux dangers. Embarquez avec l'équipage du "Mariette le Roch" pour une campagne de pêche en mer du Nord. Source vidéo : Extrait Sept à Huit : à bord du "Mariette le Roch" pour une pêche de l'extrême
1. Assurer un niveau minimum de protection à des métiers très exposés
En règle générale, les conditions de travail dans le secteur de la pêche sont difficiles. La pêche suppose de longues heures de travail dans un milieu marin par nature éprouvant. Le trajet à destination des zones de pêche peut être périlleux. Les pêcheurs peuvent en outre être amenés à utiliser des équipements dangereux pour prendre, trier ou stocker le poisson. En cas d’accident ou de maladie survenant en mer, il arrive que le pêcheur soit loin d’un centre médical professionnel, et la qualité des services d’évacuation médicale varie considérablement d’un pays à l’autre.
Les taux d’accidents du travail et le nombre de décès dans ce secteur sont largement supérieurs à la moyenne nationale dans la plupart des pays. En 1999, le Bureau international du travail (BIT) estimait le taux mondial de mortalité dans la pêche à 80 pour 100 000 travailleurs. Des estimations récentes laissent penser que ce taux n’a pas diminué depuis (3).
En outre, les mutations du secteur de la pêche modifient les conditions de travail des pêcheurs. Le progrès technologique permet aux navires d’opérer plus loin des côtes et de rester plus longtemps en mer. La qualité des conditions de travail et de vie à bord des navires (logement, nourriture, temps de repos) revêt alors une importance plus grande. La réduction tendancielle de la taille des équipages s’accompagne de nouvelles exigences en matière de qualifications professionnelles.
Pour toutes ces raisons, il est indispensable que les pêcheurs bénéficient du même cadre de protection minimum. C’est une condition indispensable pour rendre plus loyale la concurrence entre les États dans le domaine de la pêche.
2. Disposer de règles communes dans un secteur mondialisé
On assiste à une mondialisation croissante de la chaîne de valeur des pêcheries, qui se double d’une mondialisation de la main d’œuvre, notamment par le recours aux travailleurs migrants. La France ne fait pas exception : sur les 17 822 marins qui y sont employés fin 2013, 585 ne sont pas originaires de l’Union européenne.
Dans ce contexte, la disparité des conditions de vie et de travail à bord des navires, ainsi que celle des normes de sécurité et de contrôle, engendre une concurrence déloyale entre les États et favorise les pratiques de « dumping social ». Une harmonisation minimale des normes de protection et des contrôles à l’échelle mondiale, permettant de rejeter dans la marginalité les navires hors normes, s’avère donc indispensable.
La mise en œuvre d’une telle harmonisation n’en est pas moins délicate, tant les situations de pêcheurs sont variées selon le pays d’origine ou le type de pêche pratiqué. Le secteur se caractérise en effet par une très forte hétérogénéité, des pêches artisanales et extensives sur des embarcations de fortune aux pêches industrielles en eaux profondes. On retrouve la même hétérogénéité s’agissant des modes de rémunération des pêcheurs – à la part, fixe, ou un mix des deux – et des statuts qui leur sont appliqués – indépendants ou salariés (cf supra).
Des naufrages à répétition
Le 2 Avril 2015
Russie : au moins 54 morts dans le naufrage d'un chalutier en mer d'Okhotsk
Le Pacifique Nord (Mer d'Okhotsk et Mer de Béring) est la principale zone de pêche de la planète, avec notamment la pêcherie de colin d'Alaska, espèce la plus consommée dans le monde...viennent ensuite le Cabillaud et les Saumons du Pacifique...
Un chalutier russe a sombré en mer d'Okhotsk dans la nuit de mercredi à jeudi avec à son bord 132 hommes d'équipages. Au moins 54 d'entre eux sont morts noyés et 15 autres sont toujours portés disparus.
Un chalutier russe a sombré en mer d'Okhotsk dans la nuit de mercredi à jeudi avec à son bord 132 hommes d'équipages. Au moins 54 d'entre eux sont morts noyés et 15 autres sont toujours portés disparus.
Le chalutier russe "Dalni Vostok" a fait naufrage à 22 h 20, heure française (6 h 30 locales) dans la nuit de mercredi à jeudi, au large des côtes de la péninsule du Kamtchatka et à 250 kilomètres au sud de la ville de Magadan, la principale agglomération de cette zone peu peuplée de l'Extrême-Orient russe.
« Actuellement, nous avons récupéré les corps de 54 victimes. Soixante-trois membres d'équipage ont pu être sauvés », a indiqué le chef régional de l'administration fédérale de sauvetage en mer à l'agence de presse russe Interfax, précisant que 15 marins étaient toujours portés disparus. Un précédent bilan faisait état d'au moins 43 morts et 26 disparus.
Le même responsable explique que près de 40 marins ont pu être hélitreuillé vers les hôpitaux de Magadan. Il a également annoncé que près de 800 personnes ont participé aux opérations de sauvetage et que 26 navires de pêche de différentes nationalités, croisant dans les environs du naufrage, se sont déroutés pour porter assistance aux marins en perdition.
Des Russes et des Birmans
« Actuellement, nous avons récupéré les corps de 54 victimes. Soixante-trois membres d'équipage ont pu être sauvés », a indiqué le chef régional de l'administration fédérale de sauvetage en mer à l'agence de presse russe Interfax, précisant que 15 marins étaient toujours portés disparus. Un précédent bilan faisait état d'au moins 43 morts et 26 disparus.
Le même responsable explique que près de 40 marins ont pu être hélitreuillé vers les hôpitaux de Magadan. Il a également annoncé que près de 800 personnes ont participé aux opérations de sauvetage et que 26 navires de pêche de différentes nationalités, croisant dans les environs du naufrage, se sont déroutés pour porter assistance aux marins en perdition.
Des Russes et des Birmans
Le « Dalni Vostok » a fait naufrage à 06 h 30 locales au large des côtes du Kamtchatka et à 250 kilomètres au sud de la ville de Magadan, la principale agglomération de cette zone peu peuplée de l'Extrême-Orient russe. Un responsable du centre de coordination des secours de la région a précisé à l'agence Tass que 78 des marins à bord du « Dalni Vostok » étaient russes et au moins 40 originaires de Birmanie.
Des hommes originaires de Lituanie, d'Ukraine et du Vanuatu étaient également à bord du chalutier, un navire-usine de 5 700 tonnes et 104 mètres de long conçu pour embarquer plusieurs dizaines de marins pour des campagnes de pêche de plusieurs mois. Le « Dalni Vostok » était exploité par la compagnie Magellan LLC et basée à Nevelsk, une ville portuaire de l'île de Sakhaline, dans l'Extrême-Orient russe.
« Selon nos premières informations, 40 blessés vont être évacués vers un hôpital de Magadan par hélicoptère », a indiqué le service de presse du district de Magadan dans un communiqué, précisant que ceux-ci n'avaient pas pris part aux opérations de sauvetage en raison de l'éloignement du chalutier au moment de son naufrage.
Mer calme au moment du naufrage
« Un total de 800 personnes ont participé aux opérations de recherche et de secours », indique toutefois le communiqué, précisant que 26 navires de pêche avaient participé au sauvetage des marins rescapés.
Selon la même source, les causes du naufrage n'ont pas encore été déterminées. Les médias russes évoquent toutefois la possibilité que le bateau ait heurté des blocs de glace, alors que la température était de 0°C et la mer très calme au moment du naufrage.
De nombreux navires de pêche notamment russes, chinois et japonais, se livrent à des campagne de pêche dans les eaux internationales des mers d'Okhotsk et de Béring bordant l'Extrême-Orient russe car elles sont extrêmement poissonneuses et furent longtemps sous-exploitées en raisons des conditions difficiles de travail sur place. En décembre dernier, le naufrage d'un chalutier sud-coréen en mer de Béring, entre l'extrémité orientale de la Russie et l'Alaska, avait fait 27 morts et 26 disparus. D'après le monde : Au moins 54 morts dans le naufrage d'un chalutier russe
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