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Channel: Regard sur la pêche et l'aquaculture "Aquablog"
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Quota de pêche 2014 : Oceana chipote pour quelques tonnes de poisson !

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Quota de pêche 2014 : Oceana chipote pour quelques tonnes de poisson !

Elle enfarine le monde... L’ONG environnementale Oceana qui chipote sur quelques tonnes de dépassement de quotas de pêche, mais qui ferme les yeux sur plusieurs millions de tonnes de poisson pour la farine : la pêche minotière...

La Commission européenne a annoncé, lundi 11 août 2014 (1), sa décision de réduire les quotas de certaines espèces de poissons alloués à plusieurs pays, dont la France. Cette réduction sanctionne dix Etats membres qui ont déclaré avoir dépassé leurs quotas en 2013. La France doit ainsi « rembourser » 37 tonnes de poisson en 2014 : "18 tonnes de sébastes, 17 tonnes de flétan noir et 2 tonnes de plie, bien moins que les 554 tonnes d’églefin l’an dernier" note l'hebdomadaire le marin (2).

Les pays les plus sanctionnés sont le Danemark (7 851 tonnes, surtout lançons, puis maquereau et hareng) ; le Royaume-Uni (6 670 tonnes, surtout du maquereau, puis hareng et églefin) ; la Pologne (5 215 tonnes de sprat, et du saumon). À plus petite échelle (par ordre décroissant) : le Portugal, l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, la France, l’Irlande et la Grèce.

La Commission européenne note des progrès concernant la surpêche

Par rapport à l’an dernier, le nombre de déductions a baissé de 22 %. Mme Maria Damanaki, commissaire européenne chargée des affaires maritimes et de la pêche, a déclaré: « Si nous voulons lutter sérieusement contre la surpêche, il faut appliquer nos règles à la lettre, et ceci vaut aussi pour le respect des quotas. Je suis heureuse de constater que nous sommes mieux parvenus à les respecter en 2013 qu’au cours des années précédentes. Cela dit, pour assurer la bonne santé des stocks halieutiques européens, nous avons également besoin de contrôles efficaces pour faire respecter les règles en vigueur. »

Tout le monde semblait satisfait de cette amélioration...


Jusqu'à la parution d'un article sur le sujet dans le Monde (20 août 2014)

« Les Etats n'arrivent pas à contrôler les quantités de poissons pêchés », dénonce Javier Lopez, biologiste marin au sein de l'ONG Oceana. Les dépassements sont particulièrement graves pour certains stocks d'aiglefin, considérés comme « épuisés » par le Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM), une organisation scientifique indépendante, sans oublier les raies manta, espèces classifiées en « danger » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

La situation n'est pas plus rose pour le sébaste atlantique, un poisson d'eau profonde dont la biomasse totale reste inconnue. L'année dernière la France en a pris dans ses filets 80 % de plus que les chiffres préconisés par les scientifiques. (ou 18 tonnes de surplus ou "pêche illégale" ndlr)

Les dépassements de quotas 2013 seront déduits des quotas 2014



Cliquer Ici pour télécharger le Poster "Tac et Quotas de pêche 2014"

Le Monde poursuit (hors sujet) : 

La Méditerranée surexploitée

Un rapport de la Commission européenne rendu public en juin montre que la situation est plus grave en Méditerranée que dans l'Atlantique : « Au moins 96 % des stocks de poissons benthiques et au moins 71 % de stocks de poissons pélagiques comme la sardine et l'anchois y sont surexploités », constataient les auteurs.

« Les pays de la Méditerranée, comme l'Italie et la Grèce, ont toujours refusé de se soumettre à des plans de gestion durable de la ressource avec des limites de capture, explique Javier Lopez. Mais au lieu de contrôler les captures, on se contente de contrôler les nombres des bateaux, le nombre des jours de pêche et l'effort de pêche, voir la puissance du moteur du bateau... »

Les choses pourraient évoluer favorablement. Lors de la dernière réunion de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée, en mai 2014, un accord a été signé entre les Etats riverains. Il prévoit l'adoption dans les prochaines années d'un plan de gestion avec des quotas de captures pour chaque espèce. Reste à savoir s'il sera respecté. D'après Le Monde : L'Europe abaisse les quotas de pêche pour 2014

Oceana chipote pour quelques tonnes mais laisse passer des millions de tonnes de poisson pour la farine !!!


Pour plus d'informations sur la pêche minotière : Seafish

Pour mieux connaitre l'Onge Oceana : Ici et   (ainsi que sur le site Blue Lobby... Décoder le Blue Charity Business : Les partenariats Gagnant-Gagnant de Pew)
Autres articles :

Pour aller plus loin...

Les ONG en question

Le rôle des ONG fait souvent débat : que ce soit au niveau de leurs interventions sur le terrain et leurs résultats, de leurs financements ou de leurs réseaux discutables (accointances avec les multinationales), la question de leur légitimité est régulièrement posée. Retour sur quelques analyses et prises de position, qui pointent notamment du doigt les liens étroits entre certaines grosses ONG et les puissances financières (multinationales en particulier)...

Source : Ritimo

par Alain Le Sann

Arundhati Roy s’interroge en 2004 sur la légitimité des interventions des ONG étrangères avec leur puissance financière, dans les pays du Sud. « Les ONG doivent rendre des comptes à leurs financeurs, et non aux gens avec lesquels elles travaillent ». Pour sa part, Naomi Klein interroge également la légitimité des grosses ONG environnementalistes dans leur action sur le climat. Selon elle, « celles-ci ont fait plus de dégâts que les négationnistes climatiques de droite ». Les politiques mises en place et leurs résultats ont été désastreux, car fondés sur les logiques marchandes.

Aux États-Unis, Mark Dowie, historien du mouvement environnementaliste, met aussi en cause les pratiques et les objectifs des grosses ONG environnementalistes et fondations qui détournent les citoyens des processus démocratiques légitimes pour renforcer leur rôle comme intermédiaires (ce qu’il appelle la "philanthocratie", mot valise soudant "philantropie" et "technocratie") entre les citoyens et les gouvernements, marginalisant les petits groupes de base ne bénéficiant pas des fonds des grosses fondations. Cette analyse est confortée plus récemment par deux universitaires dans un livre « Protest inc, the corporatization of activism ». Ils mettent en cause l’évolution des grosses ONG qui, du fait de leur taille, sont de plus en plus gérées comme des entreprises et, pour certaines d’entre elles, entretiennent des liens étroits avec de grosses multinationales, au sein d’un complexe philanthro-capitaliste.

Deux informations récentes confirment les appétences et dérives de certains gros réseaux internationaux dans leurs rapports avec la finance et les grandes sociétés. Elles concernent Greenpeace international, qui a fait partir en fumée des millions d’euros de donateurs suite à une mauvaise opération boursière et Max Havelaar-France, qui a déclenché les foudres dans le milieu du commerce équitable par la mise en place d’un nouveau label "équitable light".

On peut constater avec satisfaction que ces évolutions soulèvent des réactions indignées au sein même de ces organisations.

Concernant les associations de solidarité internationale (ASI), ce sont également leur mode d’intervention et certaines de leurs pratiques sur le terrain qui soulèvent beaucoup d’interrogations au Sud. Ainsi à Haïti, les comportements néocolonialistes de certains humanitaires entraînent des effets pervers et un sentiment de marginalisation chez de nombreux Haïtiens.

Dans son blog, le journaliste pakistanais Raza Rumi pointe également les dérives de l’aide humanitaire au Pakistan. Le poids considérable des ONG américaines suscite des interrogations légitimes sur leur rôle et leur impact. Raza Rumi considère que la supériorité de l’action des ONG tient du mythe : elles échouent dans leur objectif d’atteindre les plus pauvres et les plus marginalisés.

Fondamentalement, les ONG ne bénéficient-elles pas d’un affaiblissement de l’État qu’elles contribuent elles-mêmes à aggraver ? Question redoutable... mais il existe des pistes de réels partenariats et des exemples intéressants à soutenir, en se fondant sur l’idée que le développement est un processus politique qui permet aux plus pauvres de conforter leurs droits, comme le souligne le blog du réseau des ONG irlandaises pour la justice globale. Certaines ONG n’ont-elles pas tendance à privilégier leur propre pouvoir au lieu de soutenir le renforcement des capacités des plus pauvres et des plus marginalisés ? Chaque cas est différent et il existe encore et heureusement des ONG réellement au service des plus démunis.

Conscientes des interrogations autour de leurs actions, les ONG misent sur la professionnalisation de leurs effectifs et certaines structures ne veulent pas fonctionner selon des logiques de grosses entreprises et refusent également la collaboration avec des acteurs privés en inadéquation avec leur éthique et leurs objectifs. Enfin, la nécessité d’établir de réels partenariats Sud/Nord est une préoccupation partagée par de plus en plus d’ONG. Une porte de sortie vers des relations équilibrées et réciproques, exemptes de paternalisme ?

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Le 26 Août 2014

Les pêcheries de maquereau s'unissent pour entrer en réévaluation MSC


Le 10 juillet 2014, ce sont plus de 700 bateaux pêchant le maquereau, allant du petit ligneur côtier au grand chalutier pélagique, qui sont entrés en réévaluation MSC. Au total, en 2013, ils ont capturé 450 000 tonnes de maquereau, soit environ 83% des quotas recommandés par le CIEM.

Source : MSC

Ces pêcheries plurinationales se sont regroupées sous la Mackerel Industry Northern Sustainability Alliance (MINSA), un groupe créé pour répondre à la discorde autour du maquereau de l'Atlantique Nord-Est. À l’origine de ce désaccord, le dépassement continu du TAC (total admissible de captures) pour le stock de maquereau de l'Atlantique Nord-Est, qui a conduit, en avril 2012, à la suspension de la certification MSC pour toutes les pêcheries de maquereau d’Atlantique Nord-Est.

En se regroupant pour ne suivre qu’un seul audit de réévaluation, les différentes pêcheries montrent bien leur confiance quant à la résolution de ce désaccord. Ce rassemblement fait écho à un mouvement similaire qui a eu lieu en juin pour le hareng atlanto-scandinave.

La réévaluation concerne les pêcheries suivantes :
  • Maquereau de l’Atlantique du Scottish Pelagic Sustainability Group (SPSG) (Royaume-Uni)
  • Maquereau de l’Atlantique nord-est DPPO (Danemark)
  • Maquereau IPSA d’Irlande
  • Maquereau, chalut pélagique IPSG (Irlande)
  • Maquereau, chalut pélagique, senne coulissante et ligne de l’Atlantique nord-est (Norvège)
  • Maquereau de l’Atlantique nord-est de la Pelagic Freezer-Trawler Association (Pays-Bas)
  • Maquereau de l’Atlantique nord-Est de la Swedish Pelagic Producers Organisation (Suède)

Une coopération unique

Ian Gatt du Scottish Pelagic Sustainability Group et coordinateur du MINSA a déclaré : "C'est un énorme engagement de la part du MINSA de se lancer dans une certification conjointe pour le maquereau, le poisson le plus précieux de l'Atlantique Nord-Est. Une telle coopération de cette échelle n'a jamais été vue de ce côté de l'Atlantique et démontre bien notre volonté de pêche durable et bien gérée pour le maquereau. Le MINSA se réjouit que FCI réalise l’évaluation de ce groupement de pêcheries compte tenu de sa solide expérience dans l’évaluation de pêcheries pélagiques".

"Cette coopération internationale est une excellente réponse face à cette situation difficile", précise Camiel Derichs, le directeur Europe du MSC, "En travaillant ensemble, ils améliorent la gestion de la pêcherie et font de réelles économies vis-à-vis du coût de l’évaluation MSC. Les pêcheries du MINSA sont à la pointe des meilleures pratiques depuis un certain temps. Il est bon de les voir poursuivre cette voie en décidant de se lancer ensemble pour la réévaluation MSC. Cette réévaluation montre bien que les pêcheries sont confiantes quant à la résolution de la situation autour du maquereau de l'Atlantique Nord-Est".

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Le 15 Septembre 2014

Pêcheries de l’UE : une première pour le merlan bleu de l’Atlantique Nord



Un groupe de pêcheries pélagiques des Pays Bas, d’Allemagne, de France, d’Angleterre, de Lituanie, du Danemark et d’Irlande fait entrer pour la première fois le merlan bleu de l’Atlantique Nord dans le processus d’évaluation de la Marine Stewardship Council (MSC). Il s’agit de la troisième évaluation multinationale de la pêche pélagique au cours des derniers mois, ce qui traduit une tendance à la hausse de la coopération transfrontalière dans le secteur, selon des déclarations de la MSC. En unissant leurs efforts, les organisations nationales de pêche peuvent réduire leurs coûts d'évaluation et améliorer leur gestion de la pêche.

Source : CTA d'après worldfishing.net

First North Atlantic blue whiting enters MSC assessment

Source : MSC Aug 13, 2014

A large group of Dutch, German, French, English, Lithuanian, Danish and Irish pelagic fishers has entered the first North Atalntic blue whiting (Micromesistius poutassou) fishery into MSC assessment. This is the third multi-national assessment of a pelagic fishery in recent months marking a growing trend of cross-border cooperation in the pelagic sector. By working together, national fishing organisations are reducing their assessment costs and collaborating to improve fishery management.

“It has been our longstanding intention to get our blue whiting fishery under MSC certification.” said Gerard van Balsfoort, president of the Pelagic Freezer-trawler Association, on behalf of all fleets concerned, “Now the stock is doing very well and the development of an effective management plan for this fishery is entering its final phase, we are confident that the MSC assessment can be concluded successfully.”

Early adopters

Camiel Derichs, MSC Director Europe welcomed the group’s move: “It is great to see these North Atlantic blue whiting fisheries enter assessment against MSC standards. Historically, the early adopters, the first to bring a new species into MSC assessment, have realized the greatest benefit from certification. These fisheries have invested a great deal in the quality of their fish and I hope that they will be successful and that their success will inspire other blue whiting fisheries to consider MSC assessment.”

Over recent years, stocks of blue whiting have risen as new management measures have taken effect in combination with strong recruitment of the stock. Between them, the companies under assessment caught 73,000 tonnes of blue whiting in 2013, which is mostly exported to Africa and China as whole frozen fish for direct human consumption or for further processing into frozen block fillets.

A versatile fish

Blue whiting is a small (30cm) white fish, related to cod. With off-white flesh, it has traditionally been used to produce fishmeal. The fleets under certification have increasingly targeted this fish for human consumption purposes only.

Blue whiting for human consumption is typically used to make surimi. However, over the last 15 years, improvements in fishing techniques and freezing and storage technologies have also resulted in a growing demand for whole frozen and frozen filleted blue whiting.
Getting involved

The assessment will be carried out by independent auditors MacAlister Elliott and Partners (MEP) and should be completed to include the catches in the 2015 fishing season, starting early in the year. Anyone with an interest in the fishery is invited to participate and MEP have already identified 40 stakeholders. Anyone who would like to participate should contact Chrissie Sieben on chrissie.sieben@macalister-elliott.com    

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Le 28 août 2014

La pêche minotière a de beaux jours devant elle...

Danemark : La pêche durable deviendra-t-elle miraculeuse ?

Une nouvelle étude de la Commission de l’UE montre que les stocks de poisson augmentent significativement dans les eaux danoises. Dans la réforme de la politique commune de la pêche de 2013, un nouveau principe de gestion des populations a été inscrit dont le but est le rendement maximale durable (MSY - Maximum Sustainable Yield) :

Une interdiction de rejet en mer de poissons (discard) sera intégrée progressivement durant la période 2015-2019.

« Les nouvelles sont encourageantes aujourd’hui mais nous n’avons pas encore atteint les objectifs. Il faut entre autre introduire une interdiction efficace des rejets en mer. Les pêcheurs doivent avoir des quotas plus importants et qui prennent en considération les quantités de poissons qui étaient rejetées en mer. Il faut une pêche durable pour les poissons et pour les pêcheurs », explique Dan Jørgensen, le ministre danois de l’Agriculture.



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