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Les Seychelles, une base lointaine de la pêche thonière européenne

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Article publié en mai 2009... Toujours d'actualité au moment de la sortie de l'ouvrage : "L'or bleu des Seychelles" (lire plus bas)

Retournez une conserve de thon… Pays d’origine : Côte d’Ivoire, Seychelles, quelquefois, Sénégal, Thaïlande, parfois, Espagne, rarement, France. Du thon albacore capturé dans les eaux tropicales au large de l’Afrique, côté atlantique et côté indien, et mis en conserve dans les ports d’Abidjan, de Mahé, de Dakar,…

La semaine dernière, le passage du commissaire européen à la pêche, Joe Borg (1), dans l’archipel des Seychelles, est passé inaperçu pour la plupart des médias et tout particulièrement pour les e-média du développement durable, se délectant de la « pêche fantôme ». Pourtant, il y aurait beaucoup à dire sur cette visite à Mahé. Elle montre l’importance qu’attache Bruxelles à l’un des derniers bastions de la pêche lointaine européenne. L’Océan Indien constitue l'une des principales zones de pêche des armements européens, principalement espagnols et français, en dehors des eaux communautaires.

Le thon, une espèce stratégique

Le thon est un produit stratégique dont il est nécessaire de sécuriser l’approvisionnement. Il fait partie des trois produits de la mer les plus commercés dans le monde avec la crevette et le saumon. Il se classe parmi les 10 espèces halieutiques les plus consommées en France (Etal de la France : Poissons des 5 océans).



Bien loin le temps où la pêche thonière française était pratiquée au large des côtes européennes au gré des migrations des mattes de thon et où des ports vivaient principalement de cet infatigable voyageur des océans comme Saint-Jean-de-Luz, Yeu, Groix, Concarneau,…

Depuis, la pêche thonière française s’est déplacée dans les eaux tropicales au large des côtes africaines et s’est transformée radicalement. Les Thoniers Dundées, les Thoniers-Coquillers et autres bateaux traditionnels ont été remplacés par des thoniers-senneurs parmi les plus grands bateaux de pêche dans le monde. D’une activité artisanale et hauturière, la pêche thonière est devenue une activité industrielle regroupée autour de quelques armements européens, espagnols, français et italiens. (La même tendance a été constatée pour le thon rouge en Méditerranée, bien que très médiatisée cette espèce est marginale parmi les thonidés). Après l’atlantique avec comme bases, Dakar puis Abidjan, les thoniers-senneurs européens se sont déplacés sur un nouveau territoire de pêche, l’Océan Indien avec comme base avancée, Mahé aux Seychelles.

Mahé, une base lointaine à sécuriser

En tant que base avancée, débarquement des captures, mise en conserve du thon, renouvellement des équipages et approvisionnement en carburant et en nourriture, Mahé est un grand port thonier d'où s'organise une grande partie de la pêche thonière dans l'Océan Indien .

Depuis quelques mois, l’économie des Seychelles est à bout de souffle et la piraterie somalienne gène considérablement les activités halieutiques. C’est pourquoi la visite du commissaire européen était très attendue.

Passage du discours du Commissaire Joe Borg à Mahé, Seychelles, 18 Mai 2009 : « Ouvrir la voie vers une économie durable... L'Europe et les Seychelles sont également liées par des liens commerciaux étroits. L'UE est, en fait, le principal partenaire commercial des Seychelles. Une composante essentielle de l'économie des Seychelles est, bien entendu, le secteur de la pêche. Les Seychelles ont le port de pêche en termes de débarquements de thon, le plus important de l'Océan Indien. Par conséquent, le poids de la filière thonière est important tant pour l'économie du pays et que pour l'emploi. En 2006, ce secteur a représenté 23% du PIB des Seychelles et les produits de la pêche représentent plus de 63% des exportations totales. L’accord de partenariat de la pêche (APP) entre l’Union Européenne et les Seychelles est le plus important de la région. »

Seychelles : Exportation des cartons de conserve de thon par pays pour les années 2006 et 2007

Pour les Seychelles, le marché principal (et même exclusif en 2007) est l’Union Européenne. L’archipel exporte surtout des conserves de thon représentant 9% du marché européen en 2007. Il détient la cinquième place parmi les principaux exportateurs vers l'UE.
Source : Atuna


« Ouvrir la voie vers une économie durable » pour qui ?

Alors que des armements renforcent leur présence dans le thon, comme la société française SAPMER qui a investi dans la construction de trois thoniers-senneurs, il était important que le commissaire européen à la pêche vienne soutenir le gouvernement seychellois.

Mais se posent des questions en cette période de renégociation des Accords de Partenariat Economique (APE) entre l’Europe et les pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP). Veut-on réellement aider les pays ACP à développer l’exploitation de leurs propres ressources naturelles, notamment leurs ressources halieutiques, ou souhaite-t-on sécuriser les sociétés européennes dans l’exploitation des ressources naturelles africaines ?



Dans une période où les médias se sont émus de la razzia des terres africaines, il serait important de réfléchir à la restitution des ressources halieutiques aux pays riverains de l’Océan Indien. Les pays des Grands Lacs en auraient bien besoin avec la surexploitation des ressources dans le lac Victoria. Récemment, les pêcheurs mauriciens en grève ont demandé à leurs autorités de donner une place plus importante à la pêche artisanale.

Cette ressource pourrait très bien être exploitée par une flottille artisanale à partir de la Tanzanie, du Kenya, des différentes îles (Seychelles, Comores, Maurice, Madagascar) et naturellement de Somalie qui démontre que les habitants de cette zone sont de très bons marins. L’article de Risham Badroudine publié dans le journal réunionnais Témoignages « Pêche : Un gisement d’emplois pour La Réunion et ses voisins », va dans ce sens.

Les médias parlent des terres convoitées par les sociétés coréennes, arabes et autres chinoises, mais jamais des mers déjà exploitées par les sociétés françaises, espagnoles et autres puissances halieutiques... Le thon, bien que d'origine, Côte d'Ivoire, Seychelles, Sénégal, est mis en conserve par les mêmes sociétés qui le pêchent, dans ces pays africains pour profiter des bas coûts de la main d'oeuvre !

Philippe Favrelière (publié le 22 mai 2009) (1751)

(1) Joe Borg est le prédécesseur de Maria Damanaki au poste de Commissaire européen chargé des Affaires Maritimes et de la Pêche. Sous son mandat, Maria Damanaki a adopté une autre stratégie de développement de la pêche communautaire, dictée par de grandes ONGE internationales...

Autres articles :

Pour plus d’informations :

Juillet 2014

L'or bleu des Seychelles

Histoire de la pêche industrielle au thon dans l'océan Indien

2014
Ed. : IRD,
Coll. : Hors collection
Format 16 x 24 cm
ISBN : 978-2-7099-1759-9
Langue(s) : français,
Prix : 25,00 €
           
Fonteneau A., Marsac F., Michaud P.,

En 1976, année de l'indépendance du pays, il n'existait aux Seychelles aucune pêche thonière industrielle, et peu d'experts prévoyaient un développement majeur de ces pêcheries. Aujourd'hui Victoria, la capitale, devenue l'un des ports thoniers les plus actifs au monde héberge l'une des plus grosses conserveries de la planète et l'industrie thonière constitue la clef de voûte de l'économie du pays. On ignore souvent que le thon en conserve consommé en Europe provient pour l'essentiel des eaux seychelloises, qui recèlent de très importantes ressources en thons, découvertes lors des campagnes expérimentales de pêche menées par des thoniers senneurs français et espagnols.

En l'espace de vingt ans seulement, les retombées socio-économiques ont été considérables, avec création d'emplois et par ailleurs la mise en place d'une flottille palangrière semi-industrielle conduite par des opérateurs locaux. La recherche scientifique a en permanence accompagné ce développement, en assurant un suivi continu de la pêche thonière pour une gestion raisonnée des stocks et la préservation des écosystèmes pélagiques.

Fruit d'une importante recherche documentaire et de témoignages recueillis auprès de scientifiques, de patrons thoniers et de personnalités politiques, cet ouvrage retrace les différentes étapes de cette "épopée thonière ", jalonnée d'échecs et de réussites. Il nous livre le récit détaillé et vivant de cette tranche d'histoire mal connue et pourtant décisive pour le développement et la diversification économique des Seychelles, et pour les pêcheries thonières de l'océan Indien.

Francis Marsac, océanographe biologiste, est directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD).

Alain Fonteneau, halieute, est directeur de recherche à l'IRD.

Philippe Michaud, économiste, actuellement conseiller au ministère des Affaires étrangères des Seychelles, est ancien directeur général de la SFA (Seychelles Fishing Authority).

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Conférence grand public sur l’Or Bleu des Seychelles

L’Ambassade de France aux Seychelles et l'Autorité de la pêche des Seychelles (SFA) ont organisé une conférence grand public sur l’Or Bleu vendredi 20 juin 2014 à Victoria, la capitale. Environ 70 personnes étaient présentes, dont le Ministre des Affaires Etrangères, M. Jean-Paul Adam, l’Ambassadeur des Seychelles pour la région Océan Indien, M. Calixte D’Offay, et l’Ambassadeur de France aux Seychelles, Mme Geneviève Iancu. Mme Iancu a salué le talent et l’expérience des trois co-auteurs qu’elle a qualifiés de témoins vivants du développement de la pêche au thon aux Seychelles.

Source : CTA

Le Seychellois Philippe Michaud et les Français Francis Marsac et Alain Fonteneau ont trouvé utile de retracer dans un livre, l’histoire de la pêche au thon aux Seychelles.L’ouvrage qu’ils ont intitulé ‘L’Or Bleu des Seychelles’, part des années 70 avec les premiers plans du gouvernement d’alors de l’exploitation du thon aux Seychelles. Il raconte ensuite les différentes étapes de cette activité importante pour l’économie du pays, allant des recherches, passant par la négociation avec les armateurs Européens et Japonais, l’arrivée des premiers thoniers, un début de pêche difficile, le développement des infrastructures, et les différentes évolutions dont la piraterie, jusqu'une activité importante et profitable aujourd’hui.

Aujourd’hui Victoria, devenue l’un des ports thoniers les plus actifs au monde, héberge l’une des plus grosses conserveries de la planète et l’industrie thonière constitue un des piliers économiques du pays.

En vingt ans seulement, les retombées socio-économiques ont été considérables, avec la création de milliers d’emplois et la mise en place d’une flottille palangrière semi-industrielle conduite par des opérateurs locaux. La recherche scientifique a en permanence accompagné ce développement, en assurant un suivi continu de la pêche thonière pour une gestion raisonnée des stocks et la préservation des écosystèmes pélagiques

Source: afrique-australe.aird.fr

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Revue de presse :

Le 23 mai 2009 :

L’Union européenne donne son feu vert à l'extension d'Atalante jusqu'aux Seychelles (La Radio de la Mer)

La zone d'intervention de l’opération navale anti-piraterie sera donc élargie d’un quart. Cette décision prend effet sur le champ, hormis pour l’Allemagne. Berlin doit encore demander à ses députés d'avaliser le changement de mandat d'ici la fin juin. En revanche, les Etats membres n’ont pas annoncé de moyens supplémentaires.
“Les représentants des 27 au Comité politique et de sécurité se sont mis d’accord pour l’extension de la zone d’intervention d’Atalante jusqu’aux Seychelles” ainsi déclaré un diplomate à l’Agence France Presse. Jusqu’à présent, la force navale européenne avait pour mandat de patrouiller principalement dans le golfe d’Aden. Il s’agit ainsi de protéger les flottes de pêches hauturières françaises et espagnoles qui croisent au large des Seychelles et qui sont “spécialement vulnérables”, pour reprendre les mots de Mme Carme Chacon, le ministre espagnol de la Défense. Seuls les navires allemands resteront à l’écart de cette zone, dans l’attente que cette extension soit avalisée par les parlementaires d’outre-Rhin. Cela étant, la zone à surveiller pour les navires de la mission européenne s’est agrandit d’un quart par rapport au plan opérationnel précédent. Si les ministres de la Défense des Etats membres de l’UE se sont mis d’accord sur la nécessité de renforcer les moyens d’Atalante, aucune décision n’a été prise à ce sujet. Pour l’instant, il revient donc aux pays de décider des renforts éventuels qu’ils pourraient mettre à la disposition de la force navale européenne. Suite sur Zone Militaire

Le 3 août 2009 :

La marine néerlandaise prend le commandement d’Atalante (RFI)
 
La marine royale néerlandaise s’apprête à prendre la relève de la flotte espagnole à la tête de la force navale de l’Union européenne, dans l’océan Indien. Futur quartier général sur la zone, la frégate Evertsen a quitté le port de Den Helder, au nord des Pays-Bas, dimanche…. « L’Union européenne, avec les Nations unies et l’Union africaine, font leur possible pour essayer de stabiliser la Somalie. Mais d’ici là, nous devons faire notre possible pour minimiser l’impact de la piraterie sur le commerce mondial » estime l’amiral Hudson.
Atalante n’a pas pour mandat de combattre la pêche illégale
 
L’Union européenne, comme les Nations unies, pointent volontiers les problèmes politiques somaliens pour expliquer l’explosion de la piraterie dans l’océan Indien. Certaines ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International évoquent la pêche industrielle illégale, la pollution des côtes somaliennes, utilisées à moindre coût pour y enfouir les déchets toxiques de l’Occident. Plusieurs pirates, arrêtés par les forces navales depuis un an, ont eux aussi exprimé leur désarroi. Anciens pêcheurs, ils se sont convertis à la piraterie pour survivre arguent-ils. Pour l’amiral britannique, « il y a des personnes en Somalie, qui évoquent la pêche illégale, la pollution des eaux somaliennes, et différentes sortes d’activités qui menacent leur vie. Bien sûr, si nous sommes témoins de ce type d’activités, notre responsabilité est d’en référer au gouvernement en Somalie. Mais ce n’est ni mon rôle, ni mon mandat de traiter de la pêche illégale. La Somalie a l’ambition de pouvoir assurer le contrôle de ses côtes, mais d’ici là, je leur réfère tel ou tel cas, de sorte à leur permettre d’avoir une image claire de ce qu’il se passe. »

Le 15 septembre 2009

L'armée espagnole met une frégate pour protéger les pêcheurs (Bruxelles2)

Comme attendu, la fin de la mousson a eu effectivement comme conséquence une recrudescence des attaques de pirates dans l'Océan indien. En quelques jours, ce sont ainsi trois bateaux de pêche espagnols qui ont subi des attaques. Le premier "Campolibre Alai" avait été attaqué fin août. Jeudi suivant, c'était au tour de "l'Alakrana A". Et "l'Intertuna II", mercredi 9 septembre échappe de peu à une nouvelle attaque, à 420 miles des côtes somaliennes. L'équipage, composé de marins galiciens et basques, avait été averti au petit matin qu'un bateau les suivait, a mis en place les procédures d'urgence, abandonné certains filets et mis les moteurs pour fuir la zone.

Un début de polémique a été esquivé. Les pêcheurs espagnols estiment que leurs homologues français travaillent en toute quiétude, étant protégés par des marins armés à bord. La ministre espagnole de la Défense, Carme Chacon, a répliqué que les embarcations de pêche étaient hors de la portée de navires de guerre présents dans la zone, d'Eunavfor Atalanta. "Je comprends que vous cherchez des lieux de pêche mais cela ne va pas sans difficulté pour la frégate espagnole comme pour toute l'opération Atalanta". L'atmosphère s'est un peu calmée après une réunion, tenue à Madrid, entre les principaux ministères concernés (Défense, Environnement, Mer) et les représentant des deux principales associations de propriétaires de thoniers congélateurs (OPAGAC ANABAC). Le ministère espagnol de la Défense a annoncé diverses mesures.

Mesures prises. Carme Chacon l'a précisé (lire le communiqué après la réunion, en espagnol) : la frégate "Canarias" patrouillera dans la zone de pêche des bateaux espagnols, en étroite coopération avec les autres moyens déployés dans le cadre de l'opération Atalanta, notamment les avions de patrouille maritime P3 Orion, afin d'échanger toutes les informations nécessaires. Un agent des organisations de pêche pourrait également etre envoyé au quartier-général d'opérations, à Northwood. Le COVAM, le centre de surveillance et d'action maritime de l'armée espagnole à Carthagène, envoie également, tous les jours, un rapport sur la situation sécuritaire dans la zone, ainsi que des informations en temps réel, en cas de danger, aux propriétaires de navires.

Les avions de patrouille maritime espagnols ou français se relaient à Mombasa, voire en faisant des escales aux Seychelles, afin d'être plus proches des zones de pêche.

Les gardes privés assurant la sécurité des thoniers espagnols contre les pirates somaliens pourront désormais se servir de fusils à longue portée, a annoncé mardi le secrétaire d'Etat espagnol à la Défense, Constantino Mendez. Trois thoniers espagnols opérant entre les Seychelles et la Somalie ont échappé depuis début septembre à des attaques de pirates somaliens. Madrid avait autorisé en avril les navires espagnols frayant dans cette zone à embarquer des agents de sécurité privés seulement munis d'armes à courte portée, peu adaptées aux attaques des pirates, parfois lourdement armés. Le secrétaire d'Etat espagnol à la Défense a annoncé l'autorisation d'employer des fusils de longue portée à l'issue d'une réunion sur la sécurité des thoniers espagnols dans l'Océan indien avec la responsable régionale basque de la pêche à Vitoria (nord). Les pêcheurs espagnols réclamaient que des militaires de la marine espagnole puissent embarquer à bord de leurs navires, comme le font depuis juillet des marins français pour protéger leurs collègues français. Mais Constantino Mendez a expliqué que la législation espagnole empêchait de satisfaire cette demande. Cinq équipes de fusiliers marins français ont embarqué depuis début juillet à bord de thoniers français opérant depuis les Seychelles dans des zones où sévissent les pirates somaliens. Ces escortes se poursuivront pendant la saison de pêche, jusqu'à fin octobre environ, à bord d'une dizaine de thoniers. Les attaques et les détournements de navires étrangers se sont multipliés depuis 2008 au large de la Somalie, dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien. La marine espagnole participe activement au large de la Somalie à l'opération antipiraterie européenne "Atalante", déclenchée en décembre 2008 sous l'impulsion de la France et de l'Espagne.

Concarneau - Piraterie. La dissuasion militaire rassure les pêcheurs (Le Télégramme)

Près d'un an après l'attaque sur le Drennec, au large de la Somalie, les militaires déployés à bord des thoniers de l'Océan Indien ont rétabli la sérénité parmi les marins.

Les militaires ne sont pas là pour casser du pirate, mais avant tout pour faire un travail de veille et rassurer les équipages», explique Yvon Riva, président d'Orthongel, l'organisation des producteurs de thon congelé. C'est à sa demande que l'armée a placé un dispositif de protection pour la dizaine de thoniers français qui opèrent dans le secteur oriental de l'Océan Indien.

Coexistence pacifique
Depuis le début juillet, environ quarante fusiliers marins se relaient à bord des thoniers français, à partir de leur État-major opérationnel basé à Port Victoria, aux Seychelles. «Il n'y a pas grand-chose qui a changé», résume par téléphone Jacques Cannevet, le commandant du senneur Via Avenir. «Nous comptons quatre personnes de plus dans l'équipage, et nous devons naviguer à moins de 50milles du thonier Via Mistral». Cette distance de sécurité doit permettre aux navires de se porter assistance en cas d'approche d'un bateau suspect. Après l'alerte, il s'agit de ne pas aller au-devant du danger et de s'écarter. L'intervention des soldats n'est rendue nécessaire que si le bateau est en pêche, et inopérant à la manoeuvre.

Un dispositif qui arrive à échéance
«Nous sommes beaucoup plus sereins», affirme Jacques Cannevet. «La coexistence à bord se passe très bien. Et nos conversations gagnent d'autres horizons». En l'occurrence, les thoniers s'approchent actuellement des côtes somaliennes, là où le Drennec était attaqué par des tirs de roquettes, c'était le 13 septembre 2008. «Jusqu'alors, grâce à la mousson, les conditions météo n'ont pas été à l'avantage des pirates», souligne Yvon Riva, qui veut rester prudent toutefois. «Un excès d'optimisme et deconfiance serait une erreur. Nous ne devons pas baisser la garde». Jusqu'à renouveler un dispositif qui doit arriver à échéance fin octobre, et sur lequel Orthongel a des frais de participation ?

Le 17 septembre 2009

Un nouveau thonier espagnol échappe à une attaque de pirates somaliens (AFP)

Un nouveau thonier espagnol est parvenu à échapper à une attaque de pirates somaliens, le quatrième depuis début septembre, a annoncé jeudi le gouvernement régional basque. Le gouvernement basque "exprime sa préoccupation et sa solidarité à la famille et aux armateurs du bateau +Izurdia+, qui a échappé à une nouvelle attaque de pirates", selon un communiqué. L'exécutif régional n'a pas donné plus de détails sur les circonstances de l'attaque qui a visé ce bateau de pêche basé à Bermeo au Pays Basque (nord). Il s'agit du quatrième thonier espagnol opérant entre les Seychelles et la Somalie à échapper depuis début septembre à des attaques de pirates somaliens. Le gouvernement espagnol a annoncé mardi que les gardes privés assurant la sécurité des thoniers espagnols contre ces pirates pourraient désormais se servir de fusils à longue portée, plus adaptés aux attaques des pirates, parfois lourdement armés. Les pêcheurs espagnols réclamaient que des militaires de la marine espagnole puissent embarquer à bord de leurs navires, comme le font depuis juillet des marins français pour protéger leurs collègues français. Mais la législation espagnole empêche de satisfaire cette demande. Le gouvernement basque a demandé jeudi aux armateurs "d'assumer leur part de responsabilité dans l'implantation de mesures d'autoprotection" pour faire face à ces attaques. Les attaques et les détournements de navires étrangers se sont multipliés depuis 2008 au large de la Somalie, dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien. La marine espagnole participe activement au large de la Somalie à l'opération anti-piraterie européenne "Atalante", déclenchée en décembre 2008 sous l'impulsion de la France et de l'Espagne.

Le 3 octobre 2009

Le thonier basque Alakrana capturé (Le Journal du Pays Basque)

La conseillère de la Pêche du Gouvernement basque, Pilar Unzalu, a confirmé que le thonier Alakrana a été capturé hier vers 5h30 dans les eaux de l'océan Indien, à mi-chemin entre la Somalie et les Seychelles.
«Le thonier Alakrana (...) a émis un signal de secours en raison d'une attaque de pirates. Depuis cet instant, il a été impossible d'établir le moindre type de contact avec le bateau», a confirmé l'armateur du navire, Echebastar Fleet, basé à Bermeo (Bizkaia),
«Son capitaine a lancé une alerte par radio: +attaque de pirates+. Il a juste eu le temps de donner sa position. Puis tous les équipements électroniques du navire ont été éteints», a raconté le capitaine d'un autre bateau dans la zone, interrogé par téléphone depuis Nairobi.
Le navire compte 36 membres d'équipage : sept Basques, huit Galiciens, un Andalou, huit Indonésiens, quatre Ghanéens, trois Sénégalais, deux Malgaches, deux Ivoiriens et un Seychellois.

Deuxième attaque
L'incident a eu lieu à 2 degrés 40 Sud en latitude, et 49 degrés Est en longitude, selon la même source. L'Alakrana avait déjà échappé à une attaque de pirates début septembre, selon l'armateur. Selon la présidence des Seychelles, le bateau a été arraisonné à 400 milles nautiques (720 km) au nord-ouest de l'archipel et avait fait escale deux jours auparavant à Port Victoria.
Un navire de guerre, la frégate Canarias, qui participe à l'opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie, a été immédiatement prévenu et devrait mettre près de 35 heures à se rendre sur la zone de l'attaque, selon l'état-major espagnol à Madrid.
Un avion Orion d'Atalante a observé deux pirates armés de fusils sur le pont du navire, a indiqué l'armée espagnole, tandis que Madrid soulignait sa volonté de «préserver la sécurité des marins».
Selon l'Otan à Lisbonne, «le navire a été observé pour la dernière fois à 400 milles nautiques au nord-ouest des Seychelles, avec des hommes armés à bord et un esquif à ses côtés».
Après un relatif répit pendant l'été dû à la mousson et ses difficiles conditions de navigation, cet incident marque la reprise des actes de piraterie au large des côtes de la Somalie.
En plus du thonnier Alakrana, deux autres embarcations de la ville bizkaitar - Intertuna II et Campo Libre Alai - auraient été victimes d'attaques ces jours-ci.

Concarneau - Un thonier espagnol pris en otage (Ouest France)
 
L'affaire de l'Alakrana est paradoxalement à la fois inquiétante et rassurante pour les marins concarnois.
Avec la fin de la mousson, les pirates somaliens redoublent d'audace : hier, un thonier espagnol, l'Alakrana a été intercepté au nord-ouest des Seychelles, à 370 milles des côtes somaliennes. L'affaire a été menée très rapidement. Le capitaine n'a eu le temps que de lancer un message « attaque de pirates ». Seize marins espagnols et une vingtaine d'Asiatiques, Africains et Seychellois sont pris en otages. Mais pas de Français…..

La flotte française travaille bien plus au nord de cette zone, dans un secteur aussi exposé, mais où la flotte s'est organisée pour ne pas se laisser surprendre. Résultat : depuis le début de l'été, les thoniers travaillent normalement, avec des résultats encourageants par rapport aux deux années calamiteuses qui ont précédé.
La mission des fusiliers marins est prévue pour ne durer que jusqu'à la fin octobre, mais les familles espèrent qu'elle sera prolongée jusqu'à la fin de la campagne dans la zone dangereuse, fin novembre-début décembre. Ce qui est d'arrivé à l'Alakrana plaide en ce sens.

Notons enfin qu'une ONG, Ecoterra International, évoque de la part des thoniers, des cas de pêche illégale dans les eaux somaliennes (200 milles). On peut espérer que ce n'est pas pour justifier la piraterie. En ce qui concerne les Français, on les imagine mal se lancer dans une pareille aventure dans le climat actuel, surtout avec des militaires à bord. Texte intégral Ouest France

Le 5 octobre 2009

Piraterie - Madrid refuse à ses pêcheurs la protection de la marine (Le point)
Par Jean Guisnel

La marine espagnole n'a pas les moyens de faire embarquer des commandos de marine sur ses thoniers opérant dans les eaux de l'océan Indien, infestées de pirates. Telle est la déclaration faite aujourd'hui par la ministre espagnole Carme Chacon, alors que l'arraisonnement du thonier industriel Alakrana par des pirates somaliens, le vendredi 2 octobre, provoque un scandale en Espagne . Interrogée par des journalistes qui voulaient savoir pourquoi, contrairement à la France, l'Espagne ne plaçait pas de militaires en armes à bord des navires de pêche opérant dans les eaux somaliennes, la ministre a répondu : "Tout d'abord, [c'est] la loi. Légalement, cela n'est pas possible. (...) Il y a une deuxième raison : d'un point de vue opérationnel, il est impossible que certains navires soient protégés par des militaires individuels". La France, elle, déploie des commandos marine sur les thoniers opérant dans l'océan Indien, mais la ministre espagnole relève que les Français disposent sur la seule base de Djibouti 

Suite Le point

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Le 16 novembre 2012

La France dans la gouvernance des pêches de l'Océan Indien

Participation à l'Organisation Régionale de Gestion de la Pêche au Sud de l'Océan Indien :  South Indian Ocean Fisheries Agreement (SIOFA)


Pour plus d'information sur SIOFA, cliquer FAO

Projet de loi autorisant la ratification de l'accord relatif aux pêches dans le sud de l'océan indien

Accord relatif aux pêches dans le sud de l'océan Indien

Présentation des pêcheries dans l'Océan Indien et place de la France

Rapport fait au nom de la commission des affaires étrangères sur le projet de loi n° 7, autorisant la ratification de l’accord relatif aux pêches dans le sud de l’Océan Indien,

Par Serge Janquin

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 24 juillet 2012.

Pour télécharger le rapport qui présente les pêcheries françaises dans l'Océan Indien, cliquer Assemblée nationale 

Sénat - 24 octobre 2012

Examen du rapport et du texte de la commission des Affaires étrangères

La commission examine le rapport de M. André Trillard et le texte proposé par la commission pour le projet de loi n° 714 (2011-2012) autorisant la ratification de l'accord relatif aux pêches dans le sud de l'océan Indien.

M. André Trillard, rapporteur. - Monsieur le Président, mes chers collègues, vous savez que les ressources de la mer ont cessé d'apparaître inépuisables, du fait de l'augmentation des besoins d'une population en progression, qui a engendré des campagnes de pêche de plus en plus lointaines avec des équipements de plus en plus sophistiqués.

La gestion inadaptée des ressources marines vivantes et les perspectives de surexploitation, voire de disparition des stocks ont été perçues depuis longtemps pour certaines espèces, comme la baleine dans les années 30. Mais c'est surtout après 1945 que les organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) se sont développées comme un moyen privilégié pour sauvegarder des ressources menacées par la pression démographique et l'industrialisation du secteur de la pêche.

Ces ORGP sont des organisations internationales qui se consacrent à la gestion durable des ressources halieutiques dans les eaux internationales. Les règles et le mode de fonctionnement de chaque ORGP sont adaptés à sa situation géographique et à ses priorités. Il en existe deux types : certaines sont responsables des grands migrateurs comme le thon ou l'espadon, d'autres, des espèces pélagiques, c'est-à-dire vivant en pleine mer, et démersales, c'est-à-dire vivant au contact du fond dans la zone marine littorale.

Vous savez que les compétences en matière de pêche ont été entièrement transférées à l'Union européenne, avec une exception pour les pays et territoires d'outre-mer non inclus dans le territoire de l'Union. L'Union européenne est déjà partie au présent accord. Dans le sud de l'océan Indien, l'Union européenne a, comme la France, le statut d'« État côtier », au titre de l'île de la Réunion, et celui d'État pêcheur car plusieurs navires battant pavillon de pays de l'Union y pratiquent la pêche. La France a la qualité pour devenir partie à l'accord, en son nom propre, aux côtés de l'Union, car les territoires d'Amsterdam et de Crozet sont des pays et territoires d'outre-mer.

Notre pays participe activement au renforcement de la gouvernance des pêches : elle est ainsi membre actif de la plupart des ORGP mondiales thonières et non thonières.

S'agissant de l'océan Indien, la France a un intérêt particulier à ratifier cet accord puisque l'insularité qui caractérise les territoires français de l'océan Indien lui confère une zone économique exclusive de 2,7 millions de km2, soit environ un quart du domaine maritime français.

L'océan Indien représente un quart des captures de la flotte de pêche française, tous poissons confondus, et de 62 % des prises de thonidés (cette proportion est de 3,5 % pour l'Atlantique, et de 1,9 % pour le Pacifique). La frontière entre sa zone économique exclusive (ZEE) et la haute mer est une des plus longues, dans la zone de compétence de l'accord : elle est donc un État côtier majeur qui doit veiller à ce que la pêche réalisée dans sa ZEE ne soit pas altérée par une surpêche qui aurait lieu en face de sa ZEE. Cet accord lui permettra de défendre ses ressources naturelles, en particulier les stocks pélagiques dits « chevauchants » (c'est-à-dire circulant entre sa ZEE et la haute mer), qui se situent majoritairement dans les eaux internationales jouxtant sa ZEE. Il lui donne également les moyens de combattre la surpêche pratiquée, en face de sa ZEE, par des États cherchant à optimiser leurs droits de pêche tant que l'accord n'est pas entré en vigueur.

Deux organismes existent déjà dans cette zone : la Commission du thon de l'océan Indien, compétente pour le thon et les espèces apparentées et couvrant les ZEE et la haute mer, et la Commission des pêches de l'océan Indien du Sud-Ouest, dont la France est membre. Mais, jusqu'à présent, aucune ORGP ne couvrait les espèces non thonières en haute mer. Le présent accord vise précisément à protéger ces espèces.

Conclu en juillet 2006 à Rome, sous l'égide de la FAO, il a pour objectif d'assurer la conservation à long terme et l'utilisation durable des ressources halieutiques dans l'océan Indien du sud-ouest par la coopération entre les Etats, et d'y promouvoir le développement durable des pêches. Cet objectif passe par le suivi de l'état des ressources halieutiques et de leur niveau d'exploitation, l'évaluation de l'impact de la pêche sur ces ressources halieutiques et le milieu marin, la coordination avec les États côtiers pour la conservation et la gestion des stocks chevauchants qui circulent entre les eaux sous juridiction de ces États et la haute mer, et l'élaboration d'un ensemble normatif visant, notamment, à éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, dite « pêche INN ».

Le budget de la future organisation, en cours de création, sera comparable à celui de l'ORGP du Pacifique Sud, soit 600 000 euros par an, dont 30 000 à la charge le la France.

Sur les onze Etats signataires (Australie, Comores, Union européenne, France, Iles Cook, Kenya, Madagascar, Maurice, Mozambique, Nouvelle-Zélande et Seychelles), quatre ratifications seulement sont intervenues à ce jour : celles des Seychelles, en 2006, de l'Union européenne en 2008, de Maurice, en 2010, et de l'Australie, en mars 2012.

La France doit ratifier cet accord qui tarde à entrer en vigueur. Je vous engage donc à l'adopter, comme l'a déjà fait l'Assemblée nationale, et à prévoir son examen en séance publique sous forme simplifiée, conformément à la décision prise par la conférence des présidents du 17 octobre dernier.

La commission adopte le projet de loi et propose son examen sous forme simplifiée en séance publique.

Source : Sénat 

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Le 14 Août 2014

Thonier-senneur. Les tortues marines passent entre les mailles des filets géants


 Thonier-senneur "Glénan" en action de pêche sur Youtube

La pêche à la senne se déroule à bord de thoniers-senneurs, des navires puissants pouvant atteindre plus de 100 mètres de longueur, utilisant des filets (les "sennes") de plus de 1,5 km de long et ciblant les thons tropicaux. Afin d’optimiser les captures, cette pêche industrielle au thon utilise notamment des dispositifs de concentration de poisson (DCP), des systèmes flottants au milieu de l’océan servant à attirer les grands poissons pélagiques et particulièrement les thons tropicaux. Ces méthodes sont souvent accusées de générer des captures accidentelles importantes.

Les tortues marines passent entre les mailles des filets

Bonne nouvelle ! Dans une étude parue le 12 aout 2014 dans la revue scientifique "Biological Conservation", publiée par Elsevier Science, un groupe de chercheurs de l’Ifremer, de l’IRD, de l’IEO et de l’AZTI ont pu affirmer que "l’impact de la pêche à la senne était très faible sur les captures des six espèces de tortues marines présentes dans les océans indien atlantique".



Souvent pointés du doigt au sujet de pêches accidentelles massives et catastrophiques, ces grands navires, les thoniers-senneurs, et leurs filets d'1,5 km de long, ne peuvent finalement pas être accusés de balayer les tortues marines sur leur passage en cherchant à pêcher les thons tropicaux.

Les scientifiques ont ainsi analysé 15 913 données collectées entre 1995 et 2011 par des observateurs embarqués à bord des thoniers-senneurs européens. Pour l’océan Atlantique et l’océan Indien, cela représente respectivement 10,3% et 5,1% de la totalité de cette activité de pêche réalisée pendant cette période. En parallèle, de 2003 à 2011, 14 124 observations liées aux dispositifs de concentration de poisson (DCP) ont été réalisées pour vérifier si les tortues étaient prises dans les filets des DCP.

Le résultat de l’étude n’est pas une surprise pour les chercheurs : "Globalement, l’impact de la pêche à la senne est très faible sur les captures des six espèces de tortues marines présentes dans ces océans. Seulement un petit nombre de tortues restent coincées dans les filets" explique Jérôme Bourjea, premier auteur de la publication. "En plus, 75% des tortues pêchées accidentellement ont été relâchées vivantes".

Bien sûr, les DCP restent un problème car ils "attirent des jeunes tortues marines qui peuvent se retrouver prises dans les filets utilisés pour fabriquer ces DCP. Mais dans l’ensemble, cela joue un faible rôle dans les captures accidentelles", toujours selon l'auteur. Cependant, depuis 2013, "la construction de ces DCP a été modifié par la flottille européenne pour limiter le nombre de tortues emmêlées dans les filets et les premiers retours semblent très positifs".

D'après les articles d'Ifremer : Quels sont les impacts de la pêche thonière à la senne sur les tortues ? et de zinfos974 : Pêche à la senne: Les tortues marines passent entre les mailles des filets  

Pour plus d'informations sur les programmes auxquels la délégation Ifremer Océan Indien participe : 

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