Au moment de la réforme de la politique commune de la pêche (PCP), Commission européenne et Ong environnementales affichaient leur soutien à la pêche artisanale... Cet affichage aux côtés des petits métiers de la pêche, un leurre ?
A Rome, 143 Etats membres réunis pour la 31ème Session du Comité des Pêches de la FAO (COFI 31), ont adopté le premier instrument international pour la pêche artisanale. Cet instrument prend la forme des Directives d’application volontaire visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté (Directives sur la pêche artisanale). Le Président du Comité a dédié les Directives à Chandrika Sharma, en reconnaissance de son travail inlassable, de son leadership et de sa contribution immense au développement de l’instrument. Chandrika Sharma, la Secrétaire Exécutive du Collectif International d’Appui à la Pêche Artisanale (ICSF - CIAPA), a disparu à bord du vol Malaysia Airlines MH370 le 8 mars 2014. (Source : René-Pierre Chever - CDPM 29)
Partout, en Europe, des pêcheurs artisans entrent en résistance contre la politique communautaire qui ne prend pas en compte leur spécificité... Particularité et diversité de petits métiers pourtant multiséculaires... Petits métiers reconnus mondialement le 10 juin 2014 à Rome : Journée historique pour la pêche artisanale mondiale. Et mis à l’honneur en cette année 2014 décrétée par l’Onu, Année internationale de l’agriculture et de la pêche familiales...
En méditerranée, les prud’homies de pêche souhaitent sortir de la PCP qui asphyxie leurs activités...
Sur France 3, l'émission "Avenue de l'Europe" vous emmène aux pays des thons et des saumons sauvages. Jean Yves Serrand et Loïc Lemoigne sont partis au bon moment en Irlande dans l'île d'Arranmore et en Sardaigne dans l'île de San Pietro : à l'époque où les saumons quittent la mer et remontent dans les rivières puis à celle où les thons se font piéger par les pêcheurs lors du Girotono....
Dans les deux pays, les gouvernements ont fait des choix condamnant la pêche traditionnelle. En Irlande, une minorité de pêcheurs continuent à se battre contre l'interdiction de la pêche en mer du saumon. Ils gagnent des points mais très très lentement. Ces petits pêcheurs demandent à l'Union européenne le droit de continuer à exercer leur activité, au titre de la protection des peuples indigènes. En Sardaigne, les pêcheurs de thon ont réussi à créer un évènement touristique autour de leur pêche : Caloforte est le dernier port à pratiquer la mattanza, la pêche traditionnelle au thon rouge. Dorénavant, elle n'a plus lieu qu'une fois par an lors du Girotonno, un concours international de cuisine du thon rouge. Pour en savoir plus et visualiser le reportage (16') : Pêcheurs empêchés de pêcher
Dans les deux pays, les gouvernements ont fait des choix condamnant la pêche traditionnelle. En Irlande, une minorité de pêcheurs continuent à se battre contre l'interdiction de la pêche en mer du saumon. Ils gagnent des points mais très très lentement. Ces petits pêcheurs demandent à l'Union européenne le droit de continuer à exercer leur activité, au titre de la protection des peuples indigènes. En Sardaigne, les pêcheurs de thon ont réussi à créer un évènement touristique autour de leur pêche : Caloforte est le dernier port à pratiquer la mattanza, la pêche traditionnelle au thon rouge. Dorénavant, elle n'a plus lieu qu'une fois par an lors du Girotonno, un concours international de cuisine du thon rouge. Pour en savoir plus et visualiser le reportage (16') : Pêcheurs empêchés de pêcher
Les doléances des prud'homies méditerranéennes
Le 5 juin 2014, une délégation de prud'hommes des régions PACA, du Languedoc-Roussillon et de Corse, est reçue à Paris au Ministère de la pêche par la Directrice des pêches maritimes et de l’aquaculture (DPMA), le Sous-directeur de la DPMA, le Directeur Interrégional de la Méditerranée et le Directeur Mer et Littoral (DML) des Alpes-Maritimes
Compte-rendu de cette rencontre par Bertrand Cazalet :
La réunion a été organisée à l’initiative de M. Denis GENOVESE, prud’homme major d’Antibes. Le sujet central de cette réunion portait sur l’affaiblissement progressif des prud’homies, leur perte de légitimité, de compétences et de capacités de gestion face à la multiplication des règles et contraintes européennes le plus souvent inadaptées aux caractéristiques de ces communautés de pêcheurs. Les personnes présentes ont donc tout d’abord souhaité témoigner de leur profond malaise, doublé d’une colère grandissante devant la dégradation de leurs conditions de vie et de travail. Ces sentiments s’expriment tant individuellement, en tant que prud’hommes responsables de la gestion et de l’avenir de leurs territoires, que collectivement au nom de l’ensemble des pêcheurs représentés.
Les pêcheurs professionnels n’arrivent plus à intégrer et accepter des décisions imposées par le haut, souvent peu ou pas négociées et qui s’avèrent in fine mal adaptées, difficilement applicables, voire contreproductives et de plus en plus couteuses. Ces règles contribuent à faire disparaitre progressivement leur profession plutôt qu’à les accompagner vers un développement durable et reconnu de leur activité. Dans de nombreux départements méditerranéens, on constate des arrêts prématurés, définitifs ou partiels des activités (plans de sortie de flotte), ainsi qu’un découragement des plus jeunes face aux difficultés d’installation et de viabilité à long terme du métier. Le sentiment de n’être absolument pas pris en compte par les instances européennes s’exprime à travers de nombreux exemples évoqués lors des discussions : permis à point, multiplication des régimes d’autorisations et des contraintes professionnelles (pesées débarquements, sécurité, géolocalisation, etc.), contingents d’autorisations et de quotas (thon rouge, poutine, gangui, senne de plage, etc.). L’UE ne considère absolument pas la situation, les caractéristiques, les contraintes et les besoins des pêcheurs méditerranéens.
Les personnes présentes ont rappelé que leur mouvement s’inscrivait aussi dans un contexte plus général de remise en question du fonctionnement et de l’action des institutions européennes. Les citoyens européens ont récemment montré leur agacement devant l’impuissance à résister aux effets d’une machine technocratique, autonome et faiblement démocratique. La volonté d’une plus grande transparence et efficacité dans la prise en compte des intérêts de la société civile s’est exprimée, incluant la voix des pêcheurs professionnels de Méditerranée française. Dans un second temps, les pêcheurs professionnels ont d’ailleurs l’intention d’interpeler et de rencontrer directement les instances de l’UE, notamment de la Commission européenne, soit directement et soit à travers leurs représentants élus au Parlement européen.
Reportage réalisé par FNE PACA avec le soutien de la Fondation Itancia.
Pratiquée de longue date en Méditerranée, la pêche aux « petits métiers » est une pratique de pêche durable à différents égards. Découvrez dans ce reportage quelles sont les spécificités de ces pratiques, et plus encore, quels en sont les atouts pour le milieu littoral et les petits fonds si riches et diversifiés de nos côtes méditerranéennes. D'après L'Encre de Mer : Méditerranée : une pêche durable – vidéo de France Nature Environnement
Pêche durable en Méditerranée
Reportage réalisé par FNE PACA avec le soutien de la Fondation Itancia.
Pratiquée de longue date en Méditerranée, la pêche aux « petits métiers » est une pratique de pêche durable à différents égards. Découvrez dans ce reportage quelles sont les spécificités de ces pratiques, et plus encore, quels en sont les atouts pour le milieu littoral et les petits fonds si riches et diversifiés de nos côtes méditerranéennes. D'après L'Encre de Mer : Méditerranée : une pêche durable – vidéo de France Nature Environnement
Au terme de ce constat, les pêcheurs ont avancés plusieurs propositions susceptibles d’apporter des solutions à leurs difficultés et interrogations.
- La reconnaissance des mécanismes de gestion prud’homale par les instances et le droit de l’UE. Les prud’homies sont le degré ultime de subsidiarité et de décentralisation dans la gestion des pêches. A ce titre, les principes et règles de gestion mis en place par les prud’homies doivent être reconnus, évalués et garantis par ceux qui gèrent la pêche dans les plus hautes sphères de l’UE. La mise à jour du Règlement Méditerranée de 2006 dans le cadre de la réforme de la PCP adoptée en 2014 devrait notamment permettre d’engager un tel processus.
- Le renforcement des moyens et des compétences des prud’homies. C’est la contrepartie nécessaire à la réalisation de l’objectif précédent. Il s’agit d’un enjeu fondamental sur lequel la DPMA et la DML Méditerranée ce sont engagés à travailler en collaboration avec les prud’homies. C’est un chantier institutionnel et juridique relativement dense qui devra s’intéresser : 1) aux prud’homies dans leur organisation et leur fonctionnement propres (statut, compétences, représentativité, etc.) ; 2) à la répartition des fonctions représentatives et de gestion partagées avec les comités régionaux et départementaux. Il s’agit d’opérer une véritable refonte du mode d’organisation et de gestion des pêches en Méditerranée. Ceci afin de rationaliser le fonctionnement professionnel, de limiter les coûts (qui grèvent de plus en plus le CA des entreprises de pêche) et de redonner aux prud’homies des compétences et des pouvoirs qu’elles ont largement perdus. Les personnes présentes ont pris la décision de réaliser courant 2014 un état des lieux de l’ensemble des prud’homies (situations, fonctionnement, moyens, difficultés, etc.) en lien également avec l’organisation professionnelle globale. Ce rapport sera assorti de propositions concrètes en termes d’évolution, de fonctionnement, de financements, etc. formulés au plus près des attentes des professionnels. Les prochaines élections prud’homales seront l’occasion idéale d’engager ce processus de réforme, de renouvellement et de reconnaissance de l’institution. Toutes les prud’homies n’ont pas gardé le même dynamisme, ni la même capacité de discipline collective. Au-delà du constat, c’est l’occasion pour elles et leurs représentants de se remettre en question, de réaffirmer leur identité et leur sens commun. Le soutien des pouvoirs publics nationaux et européens dans ce sens sera de toute évidence déterminant.
- Créer une véritable fédération des prud’homies capable de porter sur le long terme la rénovation de l’institution. La concrétisation des objectifs précédents ne pourra aboutir que par la seule volonté des prud’hommes et des pêcheurs de « reprendre la main » sur leurs espaces de travail. La meilleure défense c’est l’attaque et pour éviter de se voir imposer systématiquement des décisions « par le haut », généralistes et inadaptés, mieux vaut démontrer à l’UE que les pêcheurs sont capables de gérer eux-mêmes leurs eaux et leurs ressources de façon durable comme ils l’ont fait pendant des siècles. Le contexte actuel n’est plus le même, il est beaucoup plus complexe, « politique » et bien moins favorable aux pêcheurs professionnels. Cela justifie, d’autant plus,de mettre en avant la spécificité, la légitimité et la diversité de nos pêcheries afin de pouvoir les protéger, les transmettre, les règlementer et les adapter, nous-mêmes, aux objectifs définis par l’UE. Nous devons absolument conserver notre polyvalence et notre liberté de travail, de techniques, de saisons, d’espèces qui sont la clé de notre gestion de la ressource et des territoires. L’opportunisme consensuel de nos pêcheries et la discipline territoriale ont fait notre force et doivent être réhabilités au sein de l’institution historique des prud’homies. C’est l’échelle territoriale de gestion la plus adaptée au milieu Méditerranéen et la plus légitime aux yeux des pêcheurs. Pour être efficiente et pérenne, la mise en place d’une fédération doit s’articuler autour d’une structure de coordination. Cette dernière devra être en mesure de faire le lien entre les prud’homies et de disposer des moyens nécessaires pour porter la voix des pêcheurs professionnels auprès des instances supérieures de décision et de gestion.
L’ensemble de ces points a été débattu lors de la réunion et illustré par de nombreux exemples concrets. Sur ces derniers, les représentants professionnels ont rappelé leurs nombreuses craintes et demandé à la DPMA de les aider face aux difficultés rencontrées par les professionnels. Le cas de l’obligation de pesée au débarquement fera ainsi l’objet d’un groupe de travail organisé sous l’égide de la DIRM à Marseille (M. ANDRIEU) afin de trouver les meilleures conditions de mise en œuvre. D’autres points tels que les conditions de débarquement du thon rouge (modalités, horaires) ou encore la taille minimale de la dorade rose qui n’est pas réaliste (et qui est d’ailleurs bien supérieure à la taille minimale en Atlantique) doivent être revus très rapidement.
Au terme de la réunion, la DPMA s’est engagée à apporter une réponse écrite aux différents éléments avancés avant le 1er juillet prochain. Le but étant de donner des garanties aux prud’homies et de formuler des propositions concrètes aux attentes soulevées par les professionnels de Méditerranée. Les représentants présents ont rappelé qu’à défaut de retour au-delà de cette date, ils décideront des suites à donner à leur mobilisation et des actions de terrain à engager sur les différentes façades de Méditerranée française....
Philippe Favrelière
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Philippe Favrelière
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Pour aller plus loin...
Les pays reconnaissent le rôle vital des petits pêcheurs
Le Comité des Pêches de la FAO (COFI) ratifie les Directives volontaires visant à garantir des pêches artisanales durables
Ces directives viennent compléter les instruments internationaux existants, tels que le Code de conduite de la FAO pour une pêche responsable (1995) et les Directives volontaires pour une Gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts (2012) du Comité de la sécurité alimentaire mondiale.
Source : FAO
10 juin 2014, Rome - Les pays ont approuvé aujourd'hui une série de directives d'une vaste portée qui renforceront la contribution déjà vitale des petits pêcheurs à la sécurité alimentaire mondiale, à la nutrition et à l'éradication de la pauvreté.
Les «Directives d'application volontaire visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l'éradication de la pauvreté» ont pour but de soutenir les millions de petits pêcheurs, en particulier dans les pays en développement, en défendant leurs droits humains et en sauvegardant l'exploitation durable des ressources ichtyques dont ils dépendent pour vivre.
Les pêches artisanales emploient plus de 90 pour cent des pêcheurs de capture et des travailleurs de la pêche - dont la moitié environ de femmes - et fournissent quelque 50 pour cent des prises mondiales de poisson. Elles constituent une source précieuse de protéines animales pour des milliards de personnes dans le monde et soutiennent souvent les économies locales des communautés implantées près de la mer, d'un lac ou d'un cours d'eau.
Cependant, malgré leur importance, de nombreuses communautés de petits pêcheurs continuent d'être marginalisées. Souvent situées dans des zones reculées ayant un accès limité aux marchés à la santé, à l'éducation et autres services sociaux, les petits pêcheurs ont du mal à faire entendre leur voix.
Ils sont confrontés à toute une gamme d'enjeux -des conditions de travail dangereuses et insalubres au manque d'infrastructures, sans oublier la pollution, la dégradation de l'environnement, le changement climatique et les catastrophes qui menacent les ressources dont ils dépendent. Ils peuvent aussi être victimes de luttes de pouvoir inégales et de droits précaires sur les ressources en terres et en poisson.
La portée des Directives volontaires approuvées aujourd'hui est donc vaste, allant de mesures pour l'amélioration des systèmes de gouvernance des pêches et des conditions de travail et de vie, aux recommandations sur la manière dont les pays peuvent aider les petits pêcheurs et travailleurs de la pêche à réduire les pertes et gaspillages après récolte.
« Ces directives représentent une avancée importante et sont un outil primordial qui permettra d'encourager la mise en œuvre de politiques nationales en faveur des petits pêcheurs, afin qu'ils renforcent leur contribution fondamentale à la sécurité alimentaire, à la nutrition et à l'éradication de la pauvreté. La FAO s'engage à soutenir les pays pour la mise en œuvre des Directives volontaires », a souligné le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.
« L'approbation des directives intervient à un moment particulièrement opportun durant l'Année internationale de l'agriculture familiale, alors que nous nous efforçons de cibler l'attention sur les besoins des petits producteurs alimentaires. Je remercie tous ceux qui ont pris part à ce processus », a-t-il déclaré.
Le Sous-Directeur général de la FAO chargé des pêches et de l'aquaculture, Árni M. Mathiesen, a précisé: « Les directives donneront la possibilité aux petits pêcheurs de connaître et d'exercer leurs droits, et de pouvoir prendre ainsi en charge leur propre développement ».
Un instrument unique
En tant que tout premier instrument international consacré entièrement aux pêches artisanales, les directives sollicitent une cohérence des politiques afin de garantir la pleine contribution des petits pêcheurs à la sécurité alimentaire, à la nutrition et à l'éradication de la pauvreté.
Elles soulignent en particulier le respect des droits et de la dignité de l'homme et la nécessité d'une parité entre les sexes dans tout le sous-secteur. Elles encouragent en outre les pays à veiller à ce que les petits pêcheurs soient représentés dans les processus décisionnels qui ont trait à leurs moyens d'existence.
Les directives viennent compléter les instruments internationaux existants, tels que le Code de conduite de la FAO pour une pêche responsable (1995) et les Directives volontaires pour une Gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts (2012) du Comité de la sécurité alimentaire mondiale.
Plus de 4 000 représentants des gouvernements, des organismes régionaux de gestion des pêches, organisations de la société civile, universités, instituts de recherche et communautés de pêche du monde entier sont intervenus depuis 2011 dans la mise au point des directives, qui ont reçu le feu vert du Comité des pêches siégeant cette semaine à Rome.
Toutefois, M. Mathiesen a mis en garde que l'enjeu véritable sera la mise en œuvre des directives, qui ne deviendront efficaces qu'une fois mises en pratique.
La FAO renforce son engagement avec ses partenaires pour l'élaboration d'un programme mondial d'assistance à la mise en application des directives.
Comité des pêches
Le COFI est la seule instance intergouvernementale mondiale, à l'exception de l'Assemblée générale de l'ONU, où les questions et problèmes internationaux des pêches et de l'aquaculture sont examinés périodiquement, et qui émet des recommandations à l'intention des gouvernements, des organismes régionaux de gestion des pêches, des ONG, des travailleurs de la pêche, de la FAO et de la communauté internationale. Les Etats membres sont réunis pour la 31ème session du COFI au siège de la FAO à Rome jusqu'à la fin de la semaine.
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Le 3 juillet 2014
La durabilité de la pêche et de l’aquaculture au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition
Le dernier rapport du HLPE # 7
La durabilité de la pêche et de l’aquaculture au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition est maintenant disponible en anglais.
Cliquer Ici pour le résumé en français (11 pages)
La durabilité de la pêche et de l’aquaculture au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition est maintenant disponible en anglais.
Cliquer Ici pour le résumé en français (11 pages)
Sustainable fisheries and aquaculture for food security and nutrition
This report addresses a frequently overlooked but extremely important part of world food and nutrition security: the role and importance of fish in seeking food and nutrition security for all.
Fisheries and aquaculture have often been arbitrarily separated from other parts of the food and agricultural systems in food security studies, debates and policy-making. I applaud the Committee on World Food Security for its decision to bring fisheries and aquaculture fully into the debate about food and nutrition security.
A report by the High Level Panel of Experts on Food Security and Nutrition
Click here to download the publication
La durabilité de la pêche et de l’aquaculture au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition
Résumé et recommandations
Le poisson, qu'il soit produit dans le cadre d'activités de pisciculture/d'aquaculture ou capturé dans les stocks sauvages marins ou dulcicoles, est une source fondamentale de protéines et de nutriments essentiels, et ses qualités nutritionnelles comme ses autres vertus pour la santé sont de plus en plus reconnues. Il présente l'un des meilleurs taux de conversion d'aliments en produit alimentaire de haute qualité. Le poisson et les produits dérivés assurent des revenus et des moyens d'existence à de nombreuses communautés à travers le monde.
Que ce soit aujourd'hui ou demain, la contribution de la pêche et de l'aquaculture à la sécurité alimentaire et à la nutrition dépend de nombreuses interactions entre plusieurs questions relevant de l'environnement, du développement, de l'action publique et de la gouvernance.
La nécessité de nourrir une population mondiale de plus en plus nombreuse et de satisfaire une demande croissante de poisson pèse sur les ressources naturelles et menace la durabilité du développement des pêches marines et continentales et de l'aquaculture. Elle appelle en outre à résoudre plusieurs problèmes de gestion des chaînes de valeur du poisson, pour que celles-ci puissent contribuer à concrétiser le droit à l'alimentation des communautés de pêcheurs et à mettre le poisson à la disposition de tous. Enfin, elle remet en cause les rôles et les contributions des différents acteurs (communautés de pêcheurs, petits exploitants, entreprises internationales de pêche, etc.) dans un secteur très diversifié et hétérogène, sujet à d'importantes inégalités.
Dans ce contexte, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) a demandé en octobre
2012 au Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition de réaliser une étude sur le rôle de la durabilité de la pêche et de l'aquaculture dans la sécurité alimentaire et la nutrition. Cette étude devait être pratique, concrète et orientée vers l'action publique et prendre en compte les aspects environnementaux, sociaux et économiques de la pêche, y compris de la pêche artisanale et comporter un examen du développement de l'aquaculture.
Étant donné l'importance du poisson pour la sécurité alimentaire et la nutrition, que faudrait-il faire pour préserver, voire améliorer cette contribution, aujourd'hui et à long terme, compte tenu des défis que doivent relever les secteurs de la pêche et de l'aquaculture en matière de durabilité et de gouvernance et au vu des contraintes économiques et des situations démographiques auxquelles ils doivent répondre? Telle est la question à laquelle on s'efforce de répondre dans le présent rapport.
Suite du résumé en français
Suite du résumé en français
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Le 12 Août 2014
Méditerranée. Les petits métiers au thon rouge apprécieront !
On pourra dire que pendant tout son mandat, Maria Damanaki aura été à la botte des ONGE anti-pêche...
A quelques semaines de son départ de Bruxelles (1), la commissaire européenne à la pêche le démontre une nouvelle fois en publiant sur son blog des conseils de pêche durable tendancieux : « Pocket guide to your beach holidays ».
Des recommandations relevées par le marin du 8 août 2014 dans sa rubrique « ça ne manque pas de sel »
Extrait de « Pocket guide to your beach holidays » : « si vous passez quelques jours de vacances dans la région (Méditerranéenne ndlr), essayez par exemple d’éviter de manger du thon rouge alors que la saison de pêche est déjà terminée... » Ce qui est faux : les petits métiers disposent encore de quotas de pêche en Méditerranée !
Des recommandations pour les consommateurs qui « relèvent plus d'un représentant d'ONG environnementale extrémiste que d'un commissaire à la pêche de l'UE, » selon les organisations professionnelles qui ont vivement réagi, notamment en Espagne :
(1) Commission européenne : la presse relève que le ministre grec de la défense, M. Dimitris Avramopoulos, a été désigné dimanche candidat de la Grèce à un poste de commissaire européen. Selon la presse, le nouveau président de la Commission européenne, M. Jean-Claude Juncker, qui connaît le ministre grec de la défense depuis plusieurs années, serait intervenu de façon décisive dans ce choix. Source : Ambassade de France en Grèce (28 juillet 2014)
Beaucoup d'informations actualisées (régulièrement) et des vidéos....
Le thon rouge suivi par satellites
CNES
Ajoutée le 24 juil. 2014
Des scientifiques de l'IFREMER tentent de mieux comprendre les déplacements du thon rouge à la surface de globe, une espace menacée dont les stocks sont en nette amélioration. Ils utilisent pour cela les fameuses balises Argos.
Crédits : CNES. http://www.cnes.fr
Promotion en Poissonneries et Grandes Surfaces
Les plus belles recettes
Promotion en Poissonneries et Grandes Surfaces
Les plus belles recettes
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Des thons, y'en a plein la mer, et des cons y'en a plein la terre !" Avec son incomparable faconde, le Ciotaden Gérard Carrodano a tôt fait de résumer en une phrase ce que pense tout le petit monde des pêcheurs provençaux. À savoir que le stock de thons rouges jadis menacé semble en bonne voie de reconstitution.
Source : La Gazette des Communes
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Le 17 Septembre 2014
Petits métiers : du thon rouge et des civelles...
Des thons, y'en a plein la mer, et des cons y'en a plein la terre !" Avec son incomparable faconde, le Ciotaden Gérard Carrodano a tôt fait de résumer en une phrase ce que pense tout le petit monde des pêcheurs provençaux. À savoir que le stock de thons rouges jadis menacé semble en bonne voie de reconstitution.
Quant aux civelles, les pêcheurs sont « payés » pour repeupler les rivières, alors que les civelles reviennent naturellement dans les cours d’eau !
L’état moyen des rivières sur la zone Rhône Méditerranée Corse s’est amélioré par rapport à 2012, grâce notamment aux pluies abondantes qui ont dilué les polluants, a expliqué Martin Guespereau, directeur général de cette agence de l’eau au cours d’une conférence de presse. Notamment dans les Alpes et en Corse.... « Des poissons migratoires, comme les civelles ou les aloses, reviennent dans nos rivières », a d’ailleurs noté M. Guespereau. Et ce, grâce à des passes à poissons ou des rivières artificielles. Extrait de La gazette des communes : Des panneaux indicateurs de rivières propres dans le Sud en 2015
En Charente-Maritime, pour une hausse du quota de civelles
La campagne dernière, 81 licences de pêche à la civelle avaient été accordées pour l'unité de gestion englobant la Gironde, la Seudre et la Charente ; 34 licences au nord pour la Sèvre niortaise. Ces pêcheurs avaient capturé en une semaine le quota dit « de consommation » qui aujourd'hui doit, selon le règlement européen, représenter 40 %. Le reste qui va au repeuplement est acheté par des financements publics. Mais les budgets étant insuffisants, tout le quota de repeuplement n'a pas été pêché, ce qui a constitué un manque à gagner pour la flottille. Dans ce contexte, le CRPM plaide pour le relèvement du quota de consommation, celui qui est mis sur le marché. La volonté de rouvrir le marché asiatique a été exprimée à la direction des pêches qui a laissé peu d'espoir aux responsables professionnels. Extrait de Sud-Ouest : Pêche : les dossiers de la rentrée
En Méditerranée, le thon rouge ne broie plus du noir
« Les observations indiquent un retour de l’espèce. Les petits pêcheurs espèrent en conséquence de nouveaux quotas. Sans agrément spécifique, Gérard Carrodano qui pêche l’espadon à la palangre, ne peut relever les thons rouges qui semblent selon plusieurs sources concordantes de retour en Méditerranée. Une situation crispante pour les petits métiers qui prônent l’augmentation de leurs quotas.
Illustration de L'Encre de Mer : Gérard Carrodano, sentinelle de la mer
Illustration de L'Encre de Mer : Gérard Carrodano, sentinelle de la mer
« Des thons, y’en a plein la mer, et des cons y’en a plein la terre ! » Avec son incomparable faconde, le Ciotaden Gérard Carrodano a tôt fait de résumer en une phrase ce que pense tout le petit monde des pêcheurs provençaux. À savoir que le stock de thons rouges jadis menacé semble en bonne voie de reconstitution.
Article de La Provence via L'Encre de Mer
Article de La Provence via L'Encre de Mer
Sentinelle de la Méditerranée, spécialiste des captures d’espèces vivantes pour les plus grands aquariums européens et pêcheur d’espadon à la palangre, ce marin expérimenté de 59 ans, qui passe bon nombre de journées en mer, est confronté à un problème de taille : des thons rouges se prennent dans ses lignes, mais il ne peut pas les relever car il est victime des quotas imposés par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Iccat)…
En Méditerranée, le thon rouge ne broie plus du noir
Les observations indiquent un retour de l'espèce. Les petits pêcheurs espèrent en conséquence de nouveaux quotas
Source : La Provence par Franck Meynial
Des thons, y'en a plein la mer, et des cons y'en a plein la terre !" Avec son incomparable faconde, le Ciotaden Gérard Carrodano a tôt fait de résumer en une phrase ce que pense tout le petit monde des pêcheurs provençaux. À savoir que le stock de thons rouges jadis menacé semble en bonne voie de reconstitution.
Sentinelle de la Méditerranée, spécialiste des captures d'espèces vivantes pour les plus grands aquariums européens et pêcheur d'espadon à la palangre, ce marin expérimenté de 59 ans, qui passe bon nombre de journées en mer, est confronté à un problème de taille : des thons rouges se prennent dans ses lignes, mais il ne peut pas les relever car il est victime des quotas imposés par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat).
"Ils ont oublié de me comptabiliser l'agrément du thon rouge alors qu'il ne s'en est jamais vu autant. Pas uniquement parce qu'on a imposé des quotas mais parce qu'il y a de la bouffe et que la qualité de l'eau s'est améliorée. Résultat, l'Iccat fait sa salade avec les thoniers senneurs aussi difficilement contrôlables que les plaisanciers, et nous, les petits métiers, on n'est pas protégés alors que nous sommes des petits bateaux à faibles quantités, des microbes dans la mer. Pourtant la ressource est là. Nous, on exerce un métier de passion et ils nous démolissent", s'agace Gérard Carrodano.
"Cette répartition des quotas est un scandale"
Lobbying intense ou véritable photographie d'une recrudescence salvatrice ? Depuis 2007 et l'avis alarmiste du comité scientifique de l'Iccat et les campagnes de sensibilisation menées par certaines ONG, le plan de reconstitution (2007-2022) ne cesse d'opposer les petits métiers aux instances internationales qui ont fixé les quotas de la France à 2 471 tonnes, répartis en 2 199 tonnes pour la Méditerranée, 247 tonnes pour l'Atlantique et 25 tonnes pour la pêche de plaisance.
Mais avec seulement 33 autorisations de pêches cette année, la région tire la langue quand les thoniers senneurs réalisent parfois leurs quotas en deux jours... "De mon point de vue d'ONG, c'est clairement un scandale cette répartition des quotas quand on sait qu'un petit pêcheur fait vivre deux familles par an", estime même Denis Ody, responsable de la cellule Marine Méditerranée du WWF.
Dans ces conditions, peut-on attendre de l'Iccat qu'elle modifie ses quotas pour répondre aux exigences artisanales ? "L'Iccat voit ses quotas de façon globale depuis des zones de vérification situées aux Baléares. Et il y a eu des abus des senneurs dans la zone qui ont entraîné la baisse des quotas (à 13 500 tonnes globalement quand les captures atteignaient 50 000 tonnes en période de surexploitation, NDLR)", éclaire Christian Molinero, président du comité des pêches de Paca.
Lequel entrevoit tout de même une éclaircie pour les artisans pêcheurs ulcérés par une "présence massive des thons" qui s'oppose à une saison ratée en partie par une météo capricieuse : "On nous a promis un rehaussement des quotas, mais la question est avant tout de savoir si cela sera bénéfique aux senneurs ou aux petits métiers qui auraient bien besoin de plus pour vivre. Pour l'instant, on attend de voir si les conseillers de Cuvillier (ex-ministre chargé de l'Économie maritime, NDLR) vont rester auprès du nouveau secrétaire d'État Alain Vidalies", explique Christian Molinero, dans l'attente d'une décision imminente : "La nouvelle devrait être connue en octobre. On verra bien alors si on nous délivre des autorisations de pêche supplémentaires. En réalité, on n'a pas besoin de grosses quantités".
À cela une explication : si les prises sont trois fois moindres qu'auparavant, elles sont largement compensées par des tarifs conséquents. Cet été, sur le quai des Belges, le kilo de thon rouge se négociait entre 18 et 20 €/kg.
Retrouvez dans notre Edition Abonnés le commentaire de Denis Ody, responsable de la cellule Marine Méditerranée du WWF et l'Ifremer qui confirme les observations des pêcheurs
Franck Meynial
Des panneaux indicateurs de rivières propres dans le Sud en 2015
Près de 50% des rivières du grand sud-est de la France sont en "bon" ou "très bon état", selon l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, qui a annoncé mercredi 10 septembre le lancement pour 2015 du label "Rivière en bon état", signalé par des panneaux au bord des routes.
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L’état moyen des rivières sur la zone Rhône Méditerranée Corse s’est amélioré par rapport à 2012, grâce notamment aux pluies abondantes qui ont dilué les polluants, a expliqué Martin Guespereau, directeur général de cette agence de l’eau au cours d’une conférence de presse. Notamment dans les Alpes et en Corse.
Seules 30% des rivières seront toutefois éligibles au label mis en place par l’agence, qui exige trois années successives de « bon état », pour attribuer ses panneaux indicateurs illustrés de trois poissons. « Des poissons migratoires, comme les civelles ou les aloses, reviennent dans nos rivières », a d’ailleurs noté M. Guespereau. Et ce, grâce à des passes à poissons ou des rivières artificielles.
Il déplore toutefois qu’en raison des écluses notamment, 50% des cours d’eau soient des « boîtes cloisonnées pour les poissons, mais aussi pour les cailloux », empêchant le mouvement des sédiments. Avec pour résultat des baisses de niveau du lit de 5 à 10 mètres.
Autre source d’inquiétude: les pesticides, dont la concentration ne baisse pas. « Il y a eu une baisse depuis les années 2000, suite à un mouvement d’interdiction de certains pesticides, mais cela ne varie plus, y compris pour les pesticides interdits », souligne-t-il.
Sur les 150 pesticides détectés par l’agence dans les rivières, l’herbicide Roundup de Monsanto tient la tête, alors que 36 autres sont des pesticides interdits. La plupart sont présents à l’état de résidu, mais la concentration de molécules comme la terbuthylazine indique qu’elle est toujours utilisée.
En 2013, l’eau de 58 nappes phréatiques étaient impropres à la consommation à cause des pesticides.
L’agence de l’eau dénonce aussi les prélèvements agricoles. « On a 40% de territoires en déficit d’eau, alors que la France a beaucoup de ressources, déplore M. Guespereau, qui invite à développer le goutte à goutte, à surveiller l’état des systèmes d’arrosage, et à changer les périodes d’arrosage. « Dans certaines zones pilotes, le débit des cours d’eau a pu être multiplié par dix ».
Il espère que cette labellisation incitera les conseils généraux à améliorer la protection des rivières, pour constituer un argument touristique. L’agence avait déjà créé une application pour smartphone permettant de vérifier la qualité des cours d’eau à proximité.